L’Imam d’une mosquée à Zaremdine, relevant du gouvernorat de Monastir en Tunisie, a découvert ce matin, après la prière, un bébé abandonné à l’intérieur de la mosquée.
Le nouveau-né était enveloppé dans une couverture à l’interieur d’un carton et posé sur un tapis. Le parquet a ordonné l’hospitalisation du nourrisson, âgé d’environ quinze jours, dans le service de néonatologie de Monastir et a ouvert une enquête pour identifier ses parents.
La Tunisie structure les droits de l’enfant
En Tunisie, 700 à 800 enfants sont abandonnés chaque année. Les enfants abandonnés à la maternité sont généralement recueillis par l’Institut National de la Protection de l’Enfance (INPE) basé à Tunis. Il s’agit d’une unité de vie de 220 berceaux. Depuis 15 ans des pouponnières associatives telles celles qui ont été créees par la Voix de l’Enfant, ou Errafik, partenaires de Santé Sud, s’organisent pour les accueillir dans des structures plus petites.
Pour rappel, la Tunisie a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, en 1991, et a levé, depuis juin 2008, toutes les réserves la concernant. La Tunisie a promulgué en 1995 un Code de protection de l’Enfant qui est une référence en matière protection de l’enfant, selon les Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Dans ce cadre, plusieurs lois ont été modifiées afin d’améliorer la situation juridique et civile de l’enfant dans les différents domaines ( le CSP – le Code pénal – la loi sur les stupéfiants – la loi relative à l’attribution d’un nom patronymique aux enfants abandonnés et de filiation inconnue …) et promulgué plusieurs décrets, arrêts et circulaires ministérielles pour arrêter les mesures susceptibles de réaliser la protection et la sauvegarde de l’enfant.
Cependant, il existe un décalage entre la réalité et le cadre législatif. C’est ce que nous confie Aïa Ghorbel, spécialiste de l’enfance à l’UNICEF, qui évoque un certain nombre de lacunes au niveau de l’application de la loi, dues au manque de suivi, de contrôle, de coordination et de formation des cadres et spécialistes de l’enfance.
À l’échelle nationale, 60% des enfants de moins de 5 ans sont pauvres, selon le dernier rapport d’analyse de la pauvreté infantile en Tunisie élaboré par l’UNICEF et le ministère du Développement et de la Coopération internationale. D’autres chiffres sont alarmants, affirme Aida Ghorbel, comme celui des enfants violentés, du décrochage scolaire, de la disparité entre les régions, ou encore du travail forcé des enfants et leur exploitation économique, rapporte Nawaat.