Il était directeur de banque, mais il était surtout considéré comme un bienfaiteur par ses clients les plus pauvres.
Charitable et généreux, Gilberto Baschiera, directeur d’une banque italienne à Forni di Sopra, une petite ville située dans le nord montagneux du pays, n’avait pas à coeur de renvoyer chez eux ceux qui venaient solliciter un prêt alors que leurs modestes revenus ne leur permettaient pas.
Il a alors prélevé des petites sommes sur les comptes de ses riches clients pour les donner aux plus pauvres, rapporte la BBC. Il a détourné environ un million d’euros en faisant des virements de petits montants pour ne pas attirer l’attention.
Ce Robin des Bois des nouveaux temps n’a pas volé pour s’enrichir, il voulait juste venir en aide à ses clients les plus défavorisés. Leurs comptes crédités, les petits épargnants avaient ainsi la possibilité d’accéder à un crédit.

Durant sept longues années, il a débité les comptes des uns pour créditer ceux des autres sans jamais empocher le moindre sou.

J’ai toujours pensé qu’en plus de protéger les épargnants, notre tâche consistait à aider les personnes dans le besoin, a déclaré Gilberto Baschiera pour sa défense au journal italien Corriere Della Serra.

Le deal mis au point par Baschiera était pourtant simple. Lorsqu’un client venait lui demander un prêt alors qu’il n’y avait pas droit, l’ex-directeur de banque «ajoutait» de l’argent sur son compte afin qu’il puisse obtenir son prêt. Les clients avaient alors pour mission de rembourser l’argent dès que possible.
Si certains ont joué le jeu, d’autres ont failli à leur mission, mettant ainsi le directeur dans l’embarras.

Il a créé une sorte de système de financement parallèle. Celui-ci a représenté près d’un million d’euros sur sept ans. Il était confiant dans le fait que les personnes qu’il aidait allaient pouvoir rembourser les sommes prêtés, a expliqué son avocat, Me Mete.

Un système irréprochable jusqu’au jour où son employeur s’est rendu compte de ce drôle de manège.

Giberlto Baschiera a été condamné à deux ans de prison pour ses délits, mais comme il s’agissait de sa première infraction, il a réussi à éviter la prison après une transaction judiciaire avec les autorités.
Le «Robin des bois moderne» comme l’a appelé la presse italienne a vite gagné en notoriété. Malheureusement, il n’en est pas sorti tout-à-fait indemne, puisqu’il a perdu son travail et sa maison à la suite de cette affaire.

Il voulait aider les personnes qui ne pouvaient plus accéder aux prêts par la voie normale après la crise financière de 2008, a ajouté son avocat, Me Roberto Mete.

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