Des familles de victimes de « violences policières » lancent, mardi 10 mars, une application pour filmer les interventions des forces de l’ordre avec pour objectif de récolter des « preuves » en cas de manquements, ont-elles indiqué.
Appelée « Urgence violences policières », l’application permet de filmer en direct les interventions des forces de l’ordre et d’envoyer les images à l’association de familles, selon l’une de ses membres, Amal Bentounsi. Les vidéos sont géolocalisées et « conservées sur un serveur » et pourront être transmises à la justice, rapporte France Info.
Derrière ce dispositif, l’Observatoire national des pratiques et des violences policières (ONVP), qui regroupe plusieurs proches de victimes, dont Hamid Aït Omghar, Abdourahmane Camara, Jessica Koumé, ou encore Amal Bentounsi, du collectif «Urgence notre police assassine».
L’application est pour l’instant disponible sur Android et devrait prochainement l’être sur iOS. L’association doit la présenter au public dans plusieurs villes de banlieue parisienne, dont Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) ou Mantes-la-Jolie (Yvelines), cette semaine.
Un brigadier dénonce les violences islamophobes de la police française
Noam Anouar, brigadier de 44 ans, dénonce l’islamophobie au sein de la police française dans une vidéo réalisée par Aj+ français.
« L’idée d’intégrer la police, c’était de pouvoir vivre pleinement ma citoyenneté et pas d’infiltrer la police comme c’est ce qui est suggéré depuis ces dernières semaines en disant « Bah attention, voilà, la police est infiltrée par les Arabo-musulmans, les Africains originaires des banlieues » déclare-t-il.
Noam Anouar est musulman de parents algériens. Il a rejoint la police à 30 ans où il surveillait les réseaux liés à l’Islam radical. Il a été suspendu de ses fonctions et s’estime victime de racisme et d’islamophobie.
Il témoigne : « Certains de mes chefs de service ont essayé de jouer la carte de la religion. Il y en a un qui a dit « Ouais, il mange casher (halal ». Et un autre qui a dit « Oh mais regardez, je ne l’ai pas reconnu, je le connaissais il y a dix ans, il n’était pas comme ça. Là, il a un collier de barbe.»
On a eu un concentré de stéréotypes qui étaient liés justement à la haine de la culture maghrébine, de l’Islam, etc…
Noam enquêtait sur les groupuscules extrémistes, jusqu’au jour où il est lui-même suspecté de «radicalisation».
Le brigadier poursuit : «Un commissaire divisionnaire me reçoit et me dit : « Ah j’ai une mauvaise nouvelle pour vous, on vous retire l’habilitation. Bah vous avez fait quelque chose de pas bien mais c’est confidentiel.»
Il est alors muté dans un centre de rétention administrative.
« J’ai quand même trouvé un email dans la boite des responsables hiérarchiques qui appelait au meurtre des musulmans ». L’administration s’est gardée de toute poursuite.