L’Amérique endeuillée après la fusillade contre une synagogue dans la ville de Pittsburgh, semble enfin se réveiller de sa longue léthargie.
Bien que les fusillades sont monnaie courante aux Etats-Unis, il aura fallu qu’un suprémaciste blanc, Robert Bowers tire sur onze fidèles juifs pour que l’on en impute à Donald Trump sa part de responsabilité.
La rhétorique raciale et xénophobe du président et du camp républicain est enfin mise en cause au lendemain de la tuerie.
Accusé d’attiser la haine, Donald Trump est sous le feu des critiques. Venu rendre hommage aux victimes dans la ville de Pittsburgh, Trump a été accueilli par 1.500 manifestants en colère.
Les mensonges de Trump tuent
Pouvait-on notamment lire sur plusieurs pancartes brandies par les manifestants.
Le président américain est accusé d’être en partie responsable de la situation, un argument qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
En effet, les avocats de la défense chargés du dossier de l’attentat fomenté en 2016 contre un immeuble hébergeant une mosquée et des immigrés somaliens ont pointé du doigt le discours haineux tenu par Donald Trump lors de sa campagne électorale.
Curtis Allen, Patrick Stein et Gavin Wright, les membres d’une milice blanche anti-musulmans appelée «The Crusaders» (les Croisés) ont été mis sous les verrous après avoir tenté de faire exploser un immeuble abritant une mosquée à Garden City, dans le Kansas.
Lors de la plaidoirie, leurs avocats ont profité des derniers événements pour, à leur tour, accuser Trump d’être à l’origine de ce déferlement de haine.
Ils ont appelé la justice à tenir compte de l’implication supposée du président Trump dans la planification de cet attentat, déjoué par la police.
Les avocats ont demandé à la Cour fédérale du Kansas de considérer le rôle du « « matraquage verbal brutal » du président américain.
Selon Reuters, les avocats ont déposé, les 29 et 30 octobre, des mémorandums dans lesquels ils estiment que leurs clients ont été influencés et encouragés par les diverses déclarations islamophobes de Donald Trump. Ils ont en effet estimé, que :
Tant que l’exécutif condamne l’islam, recommande et encourage la violence contre des ennemis potentiels, toute peine infligée par le pouvoir judiciaire ne dissuadera pas les gens s’ils pensent qu’ils sont en train de protéger leur pays d’ennemis eux-mêmes identifiés par leur propre commandant en chef
Les trois inculpés qui avaient prévu de faire exploser à l’aide de 4 véhicules piégés le bâtiment abritant des migrants et une mosquée, ont affirmé avoir fomenté le projet pour « réveiller la population
» et faire savoir aux musulmans qu’« ils ne sont pas les bienvenus à Garden City, dans le Kansas et aux États-Unis ».