J’ai été appelé par mon chirurgien en chef pour me rendre dans une salle près du lieu d’exécution d’Urumqi afin d’enlever le foie et deux reins d’un prisonnier exécuté
A témoigné Enver Tohti, un oncologue Ouïghour en exil et d’ajouter :
Il s’est avéré qu’il n’était pas complètement mort parce qu’on lui a tiré une balle dans la poitrine droite (intentionnellement) pour l’assommer (sans le tuer), pour que j’ai le temps de prélever ses organes.
Une situation ignoble que les prisonniers Ouïghours subissent malheureusement régulièrement.
L’oncologue ajoute que l’opération a été pratiquée sans anesthésie par ordre du chirurgien en chef. D’ailleurs, il voyait encore le cœur de l’homme battre alors qu’il lui enlevait les reins et le foie.
Cette exécution date de 1995, ce qui en dit long sur le traitement réservé à la minorité musulmane turcophone des Ouïghours qui constitue le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), une région frontalière avec le Kazkhstan et l’Afghanistan.
Un million de Ouïghours est interné dans des camps de concentration chinois. ». Le prélèvement d’organes vivants fait partie du programme chinois, il s’est au fil des années généralisé dans la région à majorité Ouïghours. Selon la commission de la santé publique et la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, les reins prélevés illégalement rapportent jusqu’à 150.000 euros chacun ! En 2016, un rapport apporte la preuve que la Chine a mis en place une « chaîne industrielle complète » pour le prélèvement d’organes de prisonniers politiques, principalement musulmans. Comme les responsables étaient venus à Urumqi pour ces opérations, on peut considérer ce cas comme un des premiers du “tourisme des organes” et souligner également le rôle explicite du parti qui est engagé depuis le tout premier jour dans le prélèvement obligatoire des organes de prisonniers politiques et religieux. 100 000 greffes d’organes sont réalisées chaque année en Chine dont une partie est expédiée hors du pays à des destinataires du monde entier.
L’ethnie musulmane fait l’objet depuis des années d’une très haute surveillance policière, sous prétexte de « radicalisation islamiste
M. Tohti a déclaré à Radio Free Asia, que les organes prélevés étaient vendus à de riches receveurs de transplantations.
La demande est telle que les autorités du Xinjiang ont créé une « base de données sur les organes vivants compatibles ».
Pour compléter celle-ci, les chinois ont rendu obligatoire le prélèvement d’échantillons sanguins auprès des Ouïghours par le biais du National Health Medical Examination.
Selon les auteurs de ce rapport, « un autre témoin médical a décrit avoir été contraint d’administrer des tests sanguins à des prisonniers politiques Ouïghours au bénéfice de quelques hauts responsables du Parti communiste chinois âgés et de rang élevé, ayant besoin de tissus compatibles ».
Ils ont ajouté que :