Le pape François a foulé du pied le sol marocain samedi après-midi à l’invitation du roi du Maroc. Une visite apostolique dans un pays musulman où le dialogue interreligieux n’est pas qu’un vain mot.
Il est arrivé vers 14 h à l’aéroport de Rabat-Salé, accueilli par une pluie battante et par le roi Mohamed VI en personne.
Le roi du Maroc n’est pas qu’un simple Chef d’Etat, il est aussi «Amir Mouminine», le « commandeur des croyants», cette visite revêt donc une importance d’autant plus grande.
Les minorités religieuses, juives et chrétiennes ont toujours eu une place de choix dans le royaume chérifien, elles ont bénéficié d’une tolérance hors norme, contrairement à la situation des musulmans d’Europe.
La communauté catholique marocaine est ravivée par un important afflux de fidèles subsahariens, des étudiants et des migrants accueillis à bras ouverts par Mohamed VI, qui a facilité leur intégration dans le pays.
On a de la chance! Le pape vient en Afrique, il va regrouper des communautés venues de tous les horizons dans un pays musulman: c’est extraordinaire, confie Ernould Kumba, 27 ans, originaire du Congo-Brazzaville.
Le père Daniel, responsable de la paroisse de Rabat est ravit de cet arrivage de nouveaux chrétiens :
Ils apportent un souffle nouveau, je n’ai jamais vu d’église aussi jeune, avec une moyenne d’âge de 30-35 ans
Il s’agit de la première visite par le Pape dans un pays musulman après l’attentat commis il y a deux semaines contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande. Une visite symbolique au moment où l’Islam vit l’une de ses pires épreuves.
Le Maroc compte 30.000 à 35.000 catholiques, pour 44 églises dans le pays. L’arrivée des Subsahariens au Maroc augmente le taux de fréquentation dans les églises, peu à peu abandonnées par les communautés chrétiennes venues d’Europe.
La visite du chef de l’église catholique s’est achevée, dimanche après-midi, par une messe géante célébrée par le Pape au complexe sportif Moulay Abdallah dans la capitale.