Journaliste libanais détenu après une interview avec un porte-parole de l’armée israélienne

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La journaliste libanaise Layal Alekhtiar

La journaliste libanaise Layal Alekhtiar, présentatrice pour Al Arabiya, chaîne détenue par l’Arabie saoudite, a été détenue et interrogée par les autorités libanaises mercredi pour avoir interviewé le porte-parole de l’armée israélienne pour les médias arabes, Avichay Adraee, en octobre 2023. Layal Alekhtiar, basée à Dubaï, a réalisé cette interview lors de la première invasion terrestre de Gaza par l’armée d’occupation, en violation de la loi libanaise sur le boycott d’Israël.

Layal Alekhtiar a été arrêtée à son arrivée à Beyrouth après qu’un procureur militaire ait émis un mandat d’arrêt en novembre 2023, l’accusant de « communiquer avec des responsables ennemis ». Elle a attribué cette plainte à des individus « affiliés au Hezbollah » et a qualifié cette action de « persécution politique flagrante » visant à réprimer la liberté de la presse.

En défendant ses actions, Layal Alekhtiar a écrit sur les réseaux sociaux à l’époque : « Je n’ai pas peur parce que je suis Libanaise jusqu’au Jour de la Résurrection et Arabe jusqu’à mon dernier souffle. Vous ne toucherez pas à ma liberté, ma dignité, ni mes convictions. »

Dans un entretien avec Arab News, elle a souligné : « J’ai mené l’interview avec respect, posé toutes les questions nécessaires et l’ai terminée. Un journaliste respectable respecte son invité, quel qu’il soit. »

Vendredi, Layal Alekhtiar a partagé une image de sa rencontre avec le président libanais récemment nommé, Joseph Aoun, accompagnée de la légende « Votre Excellence, merci. »
Al Arabiya a soutenu Layal Alekhtiar, qualifiant le mandat d’arrêt d’« attaque contre le journalisme » et condamnant les tentatives d’intimider les journalistes. Le parti libanais des Kataeb a également critiqué le rôle présumé du Hezbollah dans la pression pour son arrestation.

Selon Al-Monitor, Layal Alekhtiar a été libérée sous caution de 50 millions de livres libanaises (environ 558 $), mais reste sous enquête. En vertu de la loi libanaise, tout contact avec des citoyens israéliens est considéré comme de la trahison ou de l’espionnage, passible de prison ou de la peine de mort. Cette loi a déjà été appliquée, notamment lors de la détention en 2018 de l’acteur Ziad Itani, dont le procès a été ultérieurement discrédité par des groupes de défense des droits de l’homme.

Layal Alekhtiar maintient que l’interview était une obligation professionnelle, soulignant qu’Al Arabiya lui avait confié cette tâche.

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