Dans ce qu’un important groupe de défense juridique a qualifié de « flagrante erreur judiciaire », le président de la mosquée de Pessac, située dans la commune française de Meaux, a été « injustement condamné » pour apologie du terrorisme, en violation de la liberté d’expression et du droit à un procès équitable.
CAGE a rapporté qu’Abdourahmane Ridouane a été accusé de glorifier le terrorisme en raison de son soutien à la lutte palestinienne contre le génocide, la colonisation et l’apartheid. « Ce verdict intervient après des années de batailles judiciaires au cours desquelles l’État a tenté inlassablement de faire taire Abdourahmane Ridouane et d’imposer son expulsion de France », a expliqué l’organisation. « Il a été condamné à une peine avec sursis et interdit de territoire national pendant deux ans. En conséquence, l’État envisage son expulsion immédiate. »
Abdourahmane Ridouane, qui avait récemment obtenu gain de cause pour le renouvellement de son titre de séjour en France, est connu pour son soutien sans détour à la cause palestinienne et ses critiques des politiques néocoloniales de la France au Niger, son pays d’origine.
En 2022, selon CAGE, l’État avait tenté, sans succès, de fermer la mosquée dirigée par Abdourahmane Ridouane. En août 2024, il a été placé en garde à vue et menacé d’expulsion immédiate à la suite d’un arrêté du ministère de l’Intérieur. « Il est assigné à résidence depuis au moins juin 2024. De plus, cette mesure répressive s’inscrit dans le cadre d’une offensive plus large contre l’activisme musulman annoncée en mai 2024. »
Abdourahmane Ridouane a de nouveau été arrêté par les autorités françaises le 30 octobre dernier sous de nouvelles accusations d’« apologie du terrorisme ». Initialement, sa libération était prévue pour le 5 novembre, après quoi il devait être placé en résidence surveillée en raison de la détérioration des relations entre la France et le Niger, ce qui compliquait son expulsion forcée.
« Avec cette condamnation, Ridouane fait face à un avenir incertain et difficile », a déclaré CAGE. « Alors que les relations diplomatiques entre le Niger et la France restent instables, son expulsion est suspendue, et il risque une assignation à résidence pour une durée indéterminée. »