
Après l’arrestation du maire il y a deux semaines, le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), avait appelé au boycott des biens et services des entreprises perçues comme liées au gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan.
Cet appel s’est élargi mercredi pour inclure un arrêt total des achats pendant une journée, incitant certains magasins à fermer en solidarité avec ceux qui dénoncent cette arrestation comme une manœuvre politique et antidémocratique visant à nuire aux perspectives électorales de l’opposition, selon Reuters.
Ekrem İmamoğlu est le principal rival politique de Recep Tayyip Erdogan et le candidat du CHP à toute future élection présidentielle.
Le ministre du Commerce, Omer Bolat, a déclaré que ces appels au boycott représentaient une menace pour la stabilité économique et a accusé leurs instigateurs de chercher à affaiblir le gouvernement.
« Ils constituent une tentative de sabotage de l’économie et incluent des éléments de concurrence et de commerce déloyaux. Nous voyons cela comme une initiative vaine de la part de cercles qui se considèrent comme les maîtres de ce pays », a affirmé Omer Bolat.
Le vice-président Cevdet Yilmaz a estimé que ces appels menaçaient l’harmonie sociale et la stabilité économique, et étaient « voués à l’échec ».
Ces appels ont été menés par le président du CHP, Ozgur Ozel, qui a encouragé les manifestations de rue, les plus importantes en Turquie depuis plus de dix ans. Recep Tayyip Erdogan a qualifié ces protestations de « malveillantes » et a affirmé qu’elles ne perdureraient pas.
L’économie turque est touchée par une crise du coût de la vie depuis plusieurs années et une série de dévaluations monétaires, avec une croissance ralentie et une inflation encore élevée à 39 % en février.