La boxeuse algérienne et médaillée d’or olympique, Imane Khelif, a déposé une plainte pénale contre des personnes ayant prétendument commis des « actes de harcèlement en ligne aggravé » à son encontre, y compris l’auteur J.K. Rowling et le magnat des affaires Elon Musk.
Pendant les deux semaines des Jeux olympiques dans la capitale française, Paris, de nombreux soupçons et accusations ont été portés contre Imane Khelif, l’accusant d’être un homme en raison de ses niveaux apparemment élevés de testostérone et de sa carrure plus musclée, ainsi que de la largeur de ses épaules par rapport aux autres participantes des catégories de boxe féminine.
Des rapports ont également fait état de la présence de chromosomes XY chez elle le trait génétique possédé par les hommes biologiques ce qui avait conduit à son interdiction l’année dernière des championnats du monde de boxe par l’Association Internationale de Boxe (AIB), qui l’avait déclarée inéligible à affronter des femmes sur le ring.
Malgré cela, le Comité International Olympique (CIO) a contesté cette décision et a réaffirmé à plusieurs reprises l’éligibilité de Imane Khelif à concourir dans la division féminine des Jeux olympiques, de nombreux rapports affirmant qu’elle souffre d’une condition qui lui fait développer certains traits typiquement masculins. De plus, Imane Khelif a toujours insisté sur le fait qu’elle est née femme, qu’elle est inscrite comme femme sur son passeport et qu’elle ne s’est jamais identifiée comme transgenre.
Déposée au centre de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris le 9 août, la plainte accuse les détracteurs et critiques de sa participation à la division féminine de boxe des Jeux olympiques d’avoir commis des « actes de harcèlement en ligne aggravé ».
Selon Nabil Boudi, l’avocat parisien représentant Imane Khelif, « J.K. Rowling et Elon Musk sont nommés dans la plainte, parmi d’autres ». Il a ajouté que l’ancien président américain, Donald Trump, pourrait également faire partie de l’enquête après avoir critiqué la boxeuse et remis en question son sexe lors d’un rassemblement la semaine dernière, « donc, qu’il soit ou non nommé dans notre plainte, il fera inévitablement l’objet d’une enquête dans le cadre de la poursuite ».
Nabil Boudi a précisé que la plainte avait été déposée contre la plateforme de médias sociaux X, qui est détenue par Elon Musk, afin de « s’assurer que la poursuite ait toute la latitude nécessaire pour enquêter contre toutes les personnes impliquées ». Bien que la plainte mentionne des noms spécifiques, elle demande notamment à ce que la poursuite enquête « non seulement sur ces personnes, mais sur quiconque qu’elle juge nécessaire ».
« Si l’affaire est portée devant le tribunal, les [accusés] seront jugés », a averti Nabil Boudi, et bien que la plainte ait été déposée en France, il a confirmé qu’« elle pourrait cibler des personnalités à l’étranger » car les procureurs peuvent demander l’assistance d’autres pays.
Si le parquet décide d’inculper quelqu’un, il pourrait, selon les rapports, demander des peines de deux à cinq ans de prison et des amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
