Moha La Squale est actuellement visé par trois plaintes pour violences, agression sexuelle et séquestrations. Une enquête lancée après la plainte de trois femmes ayant fréquenté le rappeur, Mohamed Bellahmed de son vrai nom. Les victimes présumées ont livré de terribles témoignages sur le comportement de Moha La Squale, dans des entrevues pour Le Monde.
Trois plaintes déposées
Tout a commencé dimanche où les accusations portées par de nombreuses femmes ont déferlé sur les réseaux sociaux. Qui se sont ensuite enflammés. Le hashtag #Balancetonrappeur a même été lancé.
Les témoignages de jeunes femmes pleuvent sur instagram : #MohaLaSquale est accusé de viols, coups et blessures et séquestration, par des femmes qui ont partagé sa vie. Y compris Luna, qu’on fut si nombreuses à découvrir à travers un son du rappeur. https://t.co/nzIOIqATeg pic.twitter.com/kVzD8dpJVf
— Sarah Benichou (@sarahbenichou82) September 6, 2020
Les plaignantes, âgées de 23 à 28 ans, « ont fourni à la police des témoignages assez longs » et « les auditions se sont terminées ce matin tôt », a expliqué à l‘AFP leur avocat, Thibault Stumm. « Certains faits remontent à plus de deux ans, d’autres à quelques mois », a-t-il ajouté.
Luna, ex-compagne du chanteur qui lui a dédié la chanson du même nom, raconte au journal : « Il m’a dit : ‘Si tu me quittes et que tu parles, je te ferai tirer une balle dans le genou, j’enverrai un mec te lacérer le visage avec une lame de rasoir, je vais appeler des mecs du quartier pour qu’ils t’emmènent dans une cave te violer. Et quand ils auront fini, je viendrai te graver Moha La Squale dans le dos’. »
Luna a fréquenté le rappeur avant qu’il ne soit connu. Alors âgée de 23 ans, la styliste entame une relation avec le futur artiste de 21 ans, qui étudiait à l’époque au cours Florent. « Au début, il était très gentil, très serviable. Il m’avait dit qu’il avait eu de petits ennuis avec la justice parce qu’il avait vendu un petit peu de drogue, rien de grave », explique la jeune femme au Monde.
« Il me tirait par les cheveux tellement fort que la peau du crâne se décollait, j’avais des hématomes partout sur la tête », raconte Luna, qui se souvient d’avoir été étranglée « avec un oreiller ». « Je me débattais et je me disais : ‘Il va finir par m’étouffer un jour’. » A chaque fois, elle raconte que le rappeur redevenait attentionné, s’excusant en paroles ou avec des cadeaux.
« Je me dis que c’est quelqu’un qui a un problème, une maladie mentale, pour être à ce point violent et terrible avec ses petites amies. C’est quelqu’un qui a besoin de se faire soigner. Il exerce une pression très forte, une emprise sur les gens qu’il côtoie », ajoute Luna dans Le Monde.
Une autre des trois plaignantes décrit un autre épisode violent, qui remonterait à juillet dernier, alors qu’elle raconte avoir voulu prendre ses distances. « Il a mis un oreiller sur ma tête, il appuyait très fort sur ma tête et je ne pouvais plus respirer. Et là il me disait : ‘Je vais te tuer, je suis déjà tombé pour des actes de barbarie, je vais retourner au placard, je vais te tuer, je vais te faire tuer, même ta famille je vais la faire tuer (…). Je vais te tuer avec un oreiller, ça ne fait pas de marque’ (…). Il disait : « Je suis schizo, on est plusieurs dans ma tête, je peux tuer quelqu’un. »
« Il y a des similitudes dans les histoires que ces jeunes femmes ont dévoilées. Notamment sur le fait qu’elles ont été, à un moment, enfermées dans un logement « , explique Thibault Stumm, l’avocat des jeunes femmes. Parmi ces dernières, deux relatent des faits qui se seraient déroulés il y a deux ans et une il y a quelques mois. Les plaignantes « ont fourni à la police des témoignages assez longs », a ajouté leur avocat.
« Il y a au total six victimes, dont trois avec une identité connue » qui ont porté plainte, a indiqué une source proche du dossier, qui ajoute que les trois autres victimes présumées devraient porter plainte également dans les prochains jours. Moha La Squale lui, n’a pas réagi à ces plaintes.