Les relations entre le Maroc et l’Algérie se dégradent alors que le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, accuse un lobby maroco-français d’entraver le développement des relations entre l’Algérie et Paris et de freiner toutes les initiatives en faveur de Rabat.
Dans une interview marquante avec le journal, Le Figaro, publiée jeudi, Tebboune a révélé sa vision des moyens de gérer la situation interne de l’Algérie. Ceci à la lumière des protestations populaires en cours. Il a plaidé pour l’élimination de la corruption qui a prévalu au cours des dix dernières années et la transition vers une démocratie bien établie.
Tebboune a également évoqué sa vision des relations extérieures, y compris les liens de l’Algérie avec la France, sur la sensibilité de l’ère coloniale. Sur ce point, il a félicité le président Emmanuel Macron dans ses efforts pour éliminer les perceptions coloniales et comprendre les exigences de l’Algérie face à une ère douloureuse qui a laissé des millions de victimes algériennes derrière.
Étonnamment, il a accusé le lobby franco-marocain d’entraver le rapprochement algéro-français, faisant allusion au service des intérêts de Rabat en France. Des responsables de second rang ont accusé le Maroc de faire du lobbying en France pour bloquer le développement des relations franco-algériennes, et c’est la première fois que le président algérien accuse directement le Maroc.
Tebboune a déclaré que l’Algérie est favorable à des relations solides avec la France basées sur le respect mutuel. Cependant, «il existe des preuves indéniables de la présence d’un lobby qui s’oppose au rapprochement entre les deux pays et sert les intérêts du Maroc, ce lobby contrant toutes les initiatives prises par l’Algérie dans ce sens. »
Les accusations portées par Tebboune contre le Maroc pourraient conduire à plus de tension dans les relations entre les deux pays, et entraver une éventuelle réconciliation à court et même à moyen terme.
Rabat traite Tebboune depuis qu’il est devenu président, avec beaucoup de prudence, car il n’était pas très enthousiaste à propos de sa victoire aux élections.
Rabat pourrait choisir d’ignorer ces déclarations, d’autant plus qu’elles se concentrent principalement sur un lobby marocain, c’est-à-dire des Français qui sympathisent avec le Maroc.