L’ex-président égyptien Mohamed Morsi, le premier président démocratiquement élu d’Egypte, en juin 2012 et destitué en 2013 suite à un coup d’état de l’armée du général al-Sissi, a été condamné, mardi au Caire, à vingt ans de prison pour son implication contestée dans l’«arrestation et des tortures sur des manifestants» durant son mandat.
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Il a en revanche été acquitté du chef d’incitation au meurtre de deux manifestants et d’un journaliste lors d’une manifestation en 2012, échappant ainsi à une condamnation à mort tant choyée par le régime en place.
Douze autres accusés, essentiellement des responsables de sa confrérie des Frères musulmans et de son gouvernement, ont été condamnés à vingt ans de prison pour les mêmes chefs, avoir « usé de la violence, fait arrêter et torturer des manifestants ». Deux autres ont écopé de dix ans de prison.
C’est un verdict qui apparaît comme «relativement clément» au regard des peines capitales prononcées systématiquement dans d’autres procès, mais aussi contre des centaines de ses partisans.
D’ailleurs, 11 supporteurs ont été condamnés dimanche à la peine capitale dans l’affaire du match de foot de Port-Saïd, qui s’était soldé par 74 morts dans les tribunes.
L’aventure judiciaire n’est pas pour autant terminée pour Mohamed Morsi, qui devra prochainement faire face à quatre autres procès..
L’absence de réaction de la communauté internationale face à la condamnation, qui viole toutes les conventions des droits de l’homme, démontre l’aval tacite de l’Occident face aux exactions commises contre les opposants égyptiens au dictateur al-Sissi.
Le régime actuel du tyran al-Sissi est considéré par les organisations internationales de défense des droits de l’Homme comme bien plus répressif que celui d’Hosni Moubarak, qui n’a d’ailleurs jamais caché sa volonté d’éliminer les Frères musulmans.
Dans l’autre camp, la «coalition pour le soutien de la légalité», composée essentiellement de Frères musulmans, a rejeté le jugement comme « nul et non avenu».
Ossama, le fils de Mohamad Morsi, a affirmé que son père était toujours président en exercice. Le cheikh Youssef al Qaradawi, autorité spirituelle de la confrérie, s’est joint à ces différents appels.