A la question de savoir « un musulman peut-il être président des Etats-Unis d’Amérique ? », Hillary Clinton a répondu « oui » il y a quelques semaines suite à la demande de l’ancien chirurgien Ben Carson pour qui Constitution américaine et Islam ne peuvent cohabiter (voir notre article du 23 septembre 2015).
Ben Carson, candidat aux primaires du parti Républicain aux présidentielles de novembre 2016 est le reflet de ce que pense une partie de l’électorat américain qui a une vision très spartiate de l’Islam et des musulmans.
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L’institut Gallup a décidé d’interroger les américains en réalisant un sondage sur le sujet. Nous aurions été en droit de penser que les résultats ne pouvaient être qu’à la hauteur de l’ambiance délétère qui règne actuellement à l’encontre de la communauté musulmane. Mais finalement 60% des américains seraient prêts à élire un candidat musulman à la tête du pays pour autant qu’il soit compétent.
Que penser de tels résultats ? Les Américains sont-ils moins islamophobes que souhaitent nous le laisser croire les politiques ? Cependant, si l’on en croit l’étude, le profil des sondés en dit long sur le fossé Républicains/Démocrates qui se creuse dans l’opinion. Les 40 % qui se sont dits opposés à une telle éventualité sont en grande majorité membres du parti Républicain, réfractaires à l’idée de voir arriver au pouvoir un musulman.
Dans le clan des «pour» les Démocrates sont de loin les plus représentatifs. Un espoir pour les leaders de la communauté musulmane américaine qui pourront dès lors envisager de se présenter aux présidentielles dans un avenir proche.
Une énorme claque pour le controversé Ben Carson qui n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour diaboliser l’Islam auprès de l’opinion publique en multipliant les déclarations sur son refus catégorique de voir un jour un musulman accéder à la Maison Blanche. « Je ne recommanderai pas de mettre un musulman en charge de cette nation. Je ne serai absolument pas d’accord avec ça », a-t-il déclaré à maintes reprises à la presse.
Pourtant rien n’empêche qu’un musulman caresse l’espoir de briguer le siège présidentiel, un simple coup d’œil à la constitution américaine le confirme : L’article VI de la constitution de 1787 précise qu’ « aucune profession de foi religieuse ne sera exigée comme condition d’aptitude aux fonctions ou charges publiques dépendant des Etats-Unis ».
