Des parlementaires français auraient outrepassé leur droit en se rendant en Syrie pour y rencontrer Bachar Al- Assad. La réaction des politiques ne s’est pas fait attendre. François Hollande n’a pas mâché ses mots depuis Manille où il effectue un voyage d’état.
« Cette initiative, je la condamne. Il s’agit d’une rencontre entre des parlementaires français qui n’ont été mandatés que par eux-mêmes, avec un dictateur qui est à l’origine d’une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts »

Les parlementaires incriminés, tous membres des groupes parlementaires d’amitié franco-syrienne, sont deux sénateurs, Jean-Pierre Val (UMP), le centriste François Zacchetto et deux députés, Jacques Myard (UMP) et Gérard Bapt (PS). Ils ont osé braver l’interdiction après la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Syrie en 2012 créant une polémique à l’échelle nationale.
Le premier ministre n’est pas en reste déclarant sur BFMTV-RMC : « Les parlementaires représentent la souveraineté nationale, ce qu’est ce pays ». « Qu’ils aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher », « je crois que c’est une faute morale ».

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La délégation qui est revenue de Syrie jeudi après-midi ne semble pas troublée par la polémique et assume le voyage. Le député socialiste de Haute-Garonne a pour sa part expliqué à l’AFP qu’il est parti en Syrie en prenant soin de prévenir les conseillers diplomatiques du Quai d’Orsay et de l’Élysée.

«Je n’ai pas exprimé une position de la France» mais « beaucoup de députés pensent comme nous » et « je vais faire un rapport au gouvernement français sur les informations que nous avons recueillies », a ajouté pour sa part M. Myard, pour qui Bachar al-Assad, même s’« il a du sang sur les mains », est « un élément incontournable » avec lequel « il va falloir discuter ».
Malgré le tollé affiché par le président et son premier ministre, la classe politique semble divisée sur la question. L’UDI ne compte prendre aucune sanction contre François Zocchetto. et le président du Sénat Gérard Larcher a considéré sur Public Sénat que « les parlementaires sont des gens libres ».

La presse syrienne quant à elle affiche sa satisfaction. La visite de cette délégation fera date en faveur de la cause syrienne même si cela arrive tard. Mais mieux vaut tard que jamais.

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