Décidément la nouvelle mode de voir en chaque musulman une menace potentielle prend de l’ampleur et touche dorénavant plusieurs pays européens épargnés jusqu’ici.
La Slovaquie, petit pays de 5,5 millions d’habitants dont à peine 2.500 musulmans, ne peut pas vraiment prétendre craindre une invasion “islamiste”, mais son premier ministre social-démocrate Robert Fico du parti Smer-SD préfère “prévenir que guérir”.
Face à l’exode des migrants, celui-ci refuse catégoriquement d’accueillir des réfugiés syriens qui représentent pour lui une menace terroriste et entend de ce fait « protéger » les Slovaques. Fin décembre, il a déposé une plainte contre les quotas de réfugiés devant la Cour de justice de l’Union européenne, nous apprend le site de Libération.

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Il a d’ailleurs décidé de « surveiller chaque musulman du pays », un danger potentiel tout comme les migrants qu’il compte bien garder à l’œil, quitte à les fliquer un par un. En pleine campagne électorale, il a fait de la lutte contre les musulmans son cheval de bataille. Un combat qui semble porter ses fruits dans un pays profondément chrétien et dont le taux d’étrangers s’élève à 1%.
La Slovaquie est le seul pays de l’UE à ne pas reconnaître officiellement l’Islam, le même Robert Fico s’est chargé, il y a une dizaine d’années alors qu’il était au pouvoir, d’affaiblir toute expansion de l’Islam en imposant une loi qui admet la reconnaissance de l’Islam qu’à partir de 20.000 pratiquants, sachant que le pays est loin d’en compter autant.
Le slogan de campagne du premier ministre, en pleine hystérie islamophobe, fait son petit effet au sein de la population slovaque. Les musulmans du pays en majorité descendants de Bosniaques ainsi que quelques irakiens, libyens et étudiants des pays arabes craignent pour l’avenir.

La sociologue Olga Gyarfasova dénonce le climat malsain imposé par le premier ministre slovaque :
« La crise des migrants, finalement, c’est du pain béni pour le pouvoir. Le dépôt de cette plainte a fait consensus au Parlement, l’immense majorité des électeurs la soutient. Comme le pays n’a pas encore accueilli un seul migrant, Fico n’a aucun problème concret à résoudre. Ce serait beaucoup plus difficile pour lui de devoir s’atteler à l’intégration des roms ou à la réforme scolaire. »

La Slovaquie qui devrait prendre la présidence tournante de l’Union européenne en juillet pourrait être confrontée à une réticence de la part du groupe socialiste au Parlement de Strasbourg.
Celui-ci pourrait lancer une procédure de suspension des députés slovaques, cependant son président, Sergueï Stanichev qui est bulgare ne souhaite pas en arriver là prétextant ne pas vouloir mettre en péril le fragile équilibre qui maintient en place les constructions politiques postsoviétiques en étant hostile au chef de gouvernement de gauche.

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