Il n’est pas si loin le temps où Fatima Allaoui manifestait contre le FN et participait activement à une réunion intitulée « Les loups sont entrés dans Béziers », faisant allusion à la candidature de Robert Ménard, soutenu par le FN.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Montpelliérain Jeudi Tout, elle fustige R. Ménard pour son alliance avec le parti d’extrême droite: « Il m’a proposé d’être sur sa liste, mais comme je ne suis pas née de la dernière pluie, je lui ai retourné la proposition. Il est charmant au demeurant, mais naïf en politique. Si un membre de l’UMP va sur sa liste, il ne sera plus UMP car exclu, il sera simplement un gars qui a retourné sa veste ».
Question retournement de veste, elle en connait un bout.
Fraîchement élue, secrétaire nationale de l’UMP chargée de la formation professionnelle par Sarkozy, elle vient d’être, le 15 décembre dernier, démise de ses fonctions. En effet, parallèlement à sa fonction au sein de l’UMP, Fatima Allaoui adhérait à un micro parti d’extrême droite, le SIEL (Souveraineté, indépendance et Libertés).
Entre son éviction de l’UMP, il n’aura pas fallu longtemps pour qu’elle aille grossir les rangs du parti de Marine le Pen. Elle a déjà pu siéger, aux côtés de France Jamet, fille du fondateur du FN, en lieu et place de Louis Alliot, élu au parlement européen.
Ce qu’elle reproche à l’UMP, c’est de ne pas avoir permis à la femme ambitieuse qu’elle est, d’acquérir les responsabilités auxquelles elle aspire.
« Il y a une hypocrisie à droite dans le Sud. Pour représenter la diversité sur une liste, il n’y a pas de problème. En revanche, quand il s’agit de confier, sur le plan local, des responsabilités à une personne qui a mon profil, c’est à dire qui s’appelle Fatima et qui est un peu bronzée… Ce n’est plus pareil. Je me suis rendue compte que le racisme n’était pas là où je le croyais », confie-t-elle.
Si le ridicule ne tue pas, il peut rendre bien pathétique. L’ex conseillère régionale de Béziers, fuit le racisme pour mieux y entrer. L’avenir nous dira quelle place de choix elle occupera au sein du parti de l’extrême droite, vecteur d’idées xénophobes, pour qui les étrangers n’ont pas de place en France.