Désigner un français de culture ou de confession musulmane à la tête de la Fondation pour les œuvres de l’Islam aurait pu redonner une once de confiance à ces millions de musulmans français victimes actuelles d’une haine féroce.
Mais au lieu de cela on a préféré placer à la tête de la Fondation, Jean-Pierre Chevènement qui si on ne peut lui nier une certaine connaissance du monde Arabe, n’en reste pas moins un novice en matière d’Islam.
Car son expérience personnelle et professionnelle date d’une époque révolue, celle des grandes figures du nationalisme arabe, tels Boumediene ou encore Abdel Nasser dont il reste un grand nostalgique.
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Celui qui préside, depuis janvier 2011, l’Association France-Algérie garde donc de toutes ces années un regard très paternaliste de l’ancien colonisateur. Comment ne pas se sentir outré après son appel aux musulmans de France à se faire plus « discrets » ?
Était-ce le meilleur signal à envoyer pour asseoir sa nouvelle fonction et se donner une crédibilité aux yeux des musulmans? Certes non !
L’ancien ministre est devenu en l’espace de deux déclarations, la risée du web et la victime volontaire de moqueries et de quolibets en tout genre.
Au moment où les musulmans sont dans le collimateur de la meute médiatico-politique, du respect et de l’empathie auraient pu apaiser ces attaques incessantes à leur égard et non les relancer de plus belle, voilà la preuve indéniable que Chevènement n’a aucune compétence pour prétendre à cette fonction.
Donc à peine nommé, le nouveau président de la Fondation pour l’Islam est déjà sous le feu des critiques aussi bien du côté de la communauté musulmane que de celui de son propre camp.
Mathieu Hanotin député PS de Seine-Denis n’a pas avalé la pilule après les propos racistes du nouveau président : “ 135 nationalités étaient présentes ” à Saint-Denis, mais « une seule a quasiment disparu », a déclaré Chevènement au micro de France Inter.
Ces paroles teintées de xénophobie démontrent à quel point Chevènement ne risque pas de favoriser une nouvelle réalité de l’Islam en France mais au contraire il contribuera à exacerber la haine et à accentuer la discrimination.
Se sentant dénigré, Mathieu Hanotin a clamé sur Europe 1:
« Après l’avoir écouté sur France Inter, j’ai été scandalisé à double-titre. D’une, sa rhétorique paternaliste et colonialiste, dans la même veine que ses propos sur la “discrétion” des musulmans. De deux, j’ai été choqué par ses propos scandaleux et racistes sur Saint-Denis. Il fait une confusion mentale entre être Français et être Blanc. La ligne rouge a été franchie. Il faut que le président de la République renonce le plus vite à nommer cette personne ».
Il a profité de l’occasion pour annoncer le lancement d’une pétition contre la nomination de Chevènement à la tête de la Fondation de l’Islam de France, dont il espère qu’elle fera des émules à travers la France.
Le premier adjoint à la ville de Saint-Denis, Stéphane Peu est venu renforcer les propos du député en déclarant que l’ancien ministre avait fini par se « disqualifier » aux yeux de tous:
« La nationalité pour Jean-Pierre Chevènement se définit-elle par la couleur de peau ? Je rappelle que 75 % des habitants de Saint-Denis sont de nationalité française ! Ils sont à l’image de la France populaire et métissée d’aujourd’hui », s’est-il indigné.
Peut-être qu’après cela, Monsieur Chevènement suivra son propre conseil en se faisant plus “discret” la prochaine fois ?