Accusée par le gouvernement de « relations au sein de la mouvance islamiste radicale » et de « se complaire à justifier des actes terroristes », l’association BarakaCity a été dissoute mercredi 28 octobre en conseil des ministres, a annoncé Gérald Darmanin dans un Tweet alors que l’ONG humanitaire active dans 26 pays et vient en aide à 2 millions de bénéficiaires.
Suite aux mensonges du gouvernement d’@EmmanuelMacron et la fermeture de l’ONG humanitaire et de défense des droits humains, je demande officiellement l’asile politique de @Barakacity au président @RTErdogan ainsi que celle de mon équipe et de moi même,qui subit menaces de mort.
— Idriss Sihamedi (@IdrissSihamedi) October 28, 2020
« Suite aux mensonges du gouvernement d’Emmanuel Macron et à la fermeture de l’ONG humanitaire et de défense des droits humains, je demande officiellement l’asile politique de Barakacity au président Erdogan », a fait savoir Idriss Sihamedi, qui précise par ailleurs que cette requête concerne toute l’équipe de l’ONG.
Dans une déclaration à Anadolu, le fondateur de l’association indique recevoir « des menaces de mort » et considère la Turquie comme un État « digne de les protéger ».
L’ONG dénonce un « tissu de mensonges »
« Nous demandons l’asile politique de notre ONG à un pays garant de l’intégrité des musulmans, a réagi sur Twitter l’association. Nous mettons tout en œuvre pour sauver les intérêts de nos bénéficiaires présents dans 26 pays. »
Le décret ci-joint, est un tissu de mensonges, et nombreuses de ces affirmations avaient déjà été démenties par VOS SERVICES DE RENSEIGNEMENTS QUI ONT PROCÉDÉ À UN CLASSEMENT SANS SUITES ! La dissolution est basée sur de la diffamation, nous nous battrons jusqu’au bout. https://t.co/ubANyx0mcD
— BarakaCity (@Barakacity) October 28, 2020
« Nous vivons les pires heures de notre république en termes de respect des libertés publiques, a commenté auprès de l’AFP l’avocat de M. Sihamedi, Samim Bolaky. Au travers de cette décision, on prend la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et on la met à la poubelle. On est dans une violation de la Constitution. » Les avocats de l’ONG, William Bourdon et Vincent Brengarth, ont pour leur part annoncé avoir reçu mandat pour « contester en urgence devant le Conseil d’Etat » la décision du conseil des ministres.