Le président Emmanuel Macron est préoccupé par l’avenir du Conseil national des imams, déjà fissuré par le retrait, le 28 décembre dernier, de la Grande mosquée de Paris. Malgré le contexte, le président invite les représentants du culte musulman à « dépasser les divergences », il a dit qu’il « restait confiant dans le processus ».
«Il a appelé les fédérations à dépasser les divergences, se retrouver et sortir par le haut», a déclaré Mohammed Moussaoui du Conseil français du culte musulman (CFCM) à l’AFP, à l’issue des voeux aux représentants des cultes, fermés à la presse. Le chef de l’Etat a dit «l’importance du Conseil national des imams et qu’il restait confiant dans le processus», a expliqué de son côté le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France.
Retrait de la Grande Mosquée de Paris
Dans un communiqué officiel, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, annonce son retrait « irrévocable » du projet de création du Conseil national des imams voulu par Emmanuel Macron et dénonce « de viles manipulations » venant de « la composante islamiste au sein du CFCM ».
La Grande Mosquée de Paris se retire du projet de création du Conseil national des imams : pic.twitter.com/mm0JLGOHEN
— Grande Mosquée de Paris (@mosqueedeparis) December 28, 2020
« J’ai décidé de ne plus participer aux réunions qui visent à mettre en oeuvre le projet du Conseil national des imams et de geler tous les contacts avec l’ensemble de la composante islamiste du Conseil français du culte musulman », poursuit le recteur de la Grande mosquée de Paris.
Chems-eddine Hafiz accuse « la composante islamiste au sein du CFCM, notamment celle liée à des régimes étrangers hostiles à la France » d’avoir « insidieusement bloqué les négociations » sur la charte en « remettant en cause presque systématiquement certains passages importants ». Pour le recteur, il s’agit d’une nouvelle tentative de « saborder toutes les initiatives qui visent à créer des rapprochements salutaires entre les musulmans de France et la communauté nationale ». Il dénonce encore ces « cercles malveillants » souhaitant, selon lui, transformer l’islam, « une religion paisible en idéologie de combat ».
Selon Chems-eddine Hafiz, des membres de mouvance islamiste auraient critiqué la charte, en assurant qu’elle allait « toucher à la dignité des fidèles musulmans ». « J’estime que la représentation des musulmans mérite autre chose que des agissements douteux entourés d’actions qui cherchent à diviser la communauté nationale et à séparer les Français de confession musulmane de leur société », insiste-t-il.