« Cher Tayyip, parlons nous ! » - Emmanuel Macron adresse une lettre à Erdogan

Dans une lettre datée du 10 janvier, dont l’Opinion a eu connaissance, le président Macron s’adresse en des termes amicaux à son homologue turc, en réponse aux vœux de celui-ci.

« Değerli Tayyip, parlons-nous ! A votre disposition pour une visioconférence », écrit de sa main le président français, usant du mot turc « Değerli » qui signifie « cher ».

Le président français Emmanuel Macron a adressé une lettre au président Recep Tayyip Erdoğan dans laquelle il déclarait son intention d’améliorer les relations bilatérales, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu.

Selon Çavuşoğlu, qui s’est entretenu avec des journalistes à son retour d’une visite officielle au Pakistan, Macron a souligné l’importance de la Turquie pour l’Europe et sa volonté de développer des liens positifs dans la lettre.

Çavuşoğlu a souligné que les deux dirigeants pourraient bientôt parler par visioconférence ou par téléphone pour discuter des relations ainsi que des questions régionales, notamment la lutte contre le terrorisme, la Libye et la Syrie.

Le principal diplomate turc la semaine dernière lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue portugais Augusto Santos Silva à Lisbonne a donné des signaux de réchauffement des relations et a déclaré que Paris et Ankara travaillaient sur une feuille de route pour normaliser les relations et que «cela se passait bien. Si la France est sincère, la Turquie est également prête à normaliser ses relations avec la France. »

La Turquie a échangé à plusieurs reprises des diatribes avec la France sur les politiques en Syrie, en Libye, en Méditerranée orientale et dans le Haut-Karabakh, ainsi que sur la publication de caricatures du prophète Mohammedﷺ en France.

Le climat tendu a atteint de nouveaux niveaux ces derniers mois alors que la France a décidé de sévir contre certains groupes musulmans après plusieurs attaques sur son sol.

Les deux pays sont également opposés en Libye, où Ankara a soutenu le gouvernement d’accord national (GNA) reconnu par les Nations Unies à Tripoli contre une offensive de 2019 du putschiste général Khalifa Haftar. La France est soupçonnée de soutenir Haftar, mais insiste officiellement sur sa neutralité dans le conflit.

Les responsables turcs ont dénoncé l’ingérence de la France dans le conflit de la Méditerranée orientale, étant donné qu’elle n’a pas de territoire dans la région. La France a accusé les navires de guerre turcs de comportement agressif après que son navire de guerre ait tenté d’inspecter en juin un navire qu’elle soupçonnait de violer un embargo sur les armes des Nations Unies contre la Libye, mais la Turquie a nié avoir harcelé le Courbet. Le différend entre les deux pays s’est encore aggravé après que la France a envoyé des moyens navals dans la Méditerranée orientale pour soutenir les navires de guerre grecs à l’ombre des navires turcs dans les eaux contestées.

Le mois dernier, l’UE a préparé des mesures punitives sur le différend de la Turquie avec des membres de la Grèce et de l’administration chypriote grecque sur les droits sur les ressources offshore en Méditerranée orientale, mais a décidé de reporter les mesures à mars malgré une poussée antérieure de la France pour sanctionner Ankara.

Après des mois de tensions, le président Recep Tayyip Erdogan et le président français Emmanuel Macron ont discuté de leurs divergences lors d’un appel téléphonique en septembre, convenant d’améliorer les relations. Mais les deux présidents ont par la suite échangé des accusations sur une foule de questions alors que les tensions se réveillaient.

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