Alors que l’Algérie a étendu samedi son couvre-feu dans la majeure partie du reste du pays, elle a trouvé une aide majeure en Chine, premier exportateur du plus grand pays d’Afrique.
Un avion d’Air Algérie est arrivé dans la capitale Alger en provenance de Pékin fin mars, transportant une équipe médicale chinoise de 13 membres et des équipements, dont des respirateurs, a rapporté l’AFP.
Cette aide médicale et ces fournitures ont été données par la société d’État chinoise State Engineering Engineering Corporation (CSCEC) au nom de Pékin pour aider l’Algérie à lutter contre l’épidémie de Covid-19.
Avec 1251 cas officiellement déclarés, dont 130 décès, l’Algérie est plus touchée que ses voisins nord-africains, la Tunisie et le Maroc, et son secteur de la santé a un besoin urgent d’amélioration.
Le gouvernement a étendu son couvre-feu – jusqu’à présent en vigueur uniquement dans la capitale et 13 des 48 provinces algériennes – dans le reste du pays, à l’exception des deux provinces les plus au sud, qui sont presque entièrement désertiques et n’ont aucun cas confirmé, a rapporté Reuters.
La Chine, où le nouveau coronavirus est apparu pour la première fois en décembre, a aidé d’autres pays à lutter contre la maladie en offrant des masques, des experts et du matériel.
L’Algérie, avec une population de plus de 40 millions d’habitants, a passé des commandes à la Chine pour 100 millions de masques faciaux et 30 000 kits de tests, ainsi que des vêtements médicaux de protection et d’autres équipements venant compléter cette aide.
La Chine devrait également construire un petit hôpital dans ce pays d’Afrique du Nord pour fournir des soins préventifs à environ 5 000 Algériens et 4 000 Chinois employés par le CSCEC, ont rapporté les médias officiels chinois, sans fournir plus de détails.
Les ressortissants chinois constituent le plus grand groupe d’expatriés en Algérie, estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes.
La plupart d’entre eux sont employés sur de grands chantiers de construction, car l’entreprise est à l’origine de plusieurs projets d’infrastructure à travers l’Afrique, opérant depuis sa base en Algérie.
« L’Algérie a des liens privilégiés avec la Chine », a expliqué à l’AFP Smail Debeche, professeur de relations internationales à l’Université d’Alger.
Ces liens « remontent à la guerre de libération », a-t-il dit, se référant à la guerre de plusieurs décennies menée par le Front de libération nationale algérien (FLN) qui a conduit l’Algérie à l’indépendance de la France coloniale en 1962.
La Chine a été le premier pays non arabe à reconnaître le gouvernement provisoire de l’Algérie lors de sa création en 1958.
L’Algérie a rendu la pareille en soutenant Pékin aux Nations Unies.
Bien que la France ait maintenu une relation étroite avec son ancienne colonie, elle a perdu au cours des dernières années la Chine comme principal partenaire commercial de l’Algérie.
La province de Hubei, dans le centre de la Chine, est désormais mondialement connue comme le berceau de la pandémie de Covid-19, mais en Algérie, elle est depuis longtemps à la pointe de la coopération médicale.
Depuis 1963, plus de 3000 agents de santé chinois du Hubei ont fourni gratuitement des services en Algérie dans le cadre d’une mission médicale permanente, travaillant dans les domaines de l’obstétrique, de la médecine traditionnelle et de la chirurgie, selon le ministère algérien de la Santé.
Au-delà des soins de santé, la Chine a investi dans des raffineries de pétrole à travers l’Algérie et a construit des routes et des chemins de fer.
En janvier 2020, la Chine a exporté des marchandises d’une valeur d’environ 560 millions de dollars vers l’Algérie – plus de 18% des importations totales du pays – selon le service des douanes algérien.