Coronavirus : Pour BHL les plaignants contre le gouvernement sont « des poseurs de bombes »

Dans une tribune publiée lundi 25 mai dans la revue La Règle du jeu, intitulée «63 plaintes? Pitié pour la République», Bernard-Henri Lévy (BHL) estime ces attaques en justice «profondément antirépublicaines», et qu’il n’y a pas lieu d’attaquer ainsi le gouvernement pour sa gestion de la crise du coronavirus.

« Il y a quelque chose d’étrange dans ces 63 plaintes en demande d’instruction devant la Cour de justice de la République. »

BHL poursuit : « Il fut un temps où l’on reprochait au pouvoir d’avoir la main lourde et de procéder par abus de pouvoir », rappelant la crise des gilets jaunes l’an passé, ; « là, on lui reproche d’avoir la tête légère et d’être en défaut de puissance ». « Il fut un temps où l’on se méfiait du plus froid de tous les monstres froids ; là, avec cette idée d’un État supposé tout savoir et indigne de son propre savoir, c’est l’idolâtrie du monstre qui suinte par tous les canaux de cette protestation à la fois infantile et gâteuse », écrit-il. D’après l’auteur des lignes, les plaignants vont trop loin en pensant un « État qui devrait être tout, savoir tout, décider de tout et qui n’en est pas capable »

Il qualifie l’autorité jugée par les plaignants de « pouvoir-savoir » selon le philosophe Michel Foucault. Il définit cette autorité comme « l’homme fort des dictatures et des régimes autoritaires ; c’est le Grand Inquisiteur de Dostoïevski ; c’est le dernier des maîtres s’emparant du dernier des hommes pour l’affranchir de l’incertitude et le libérer de la liberté ». 

« On se demandait où étaient passés les populistes. Eh bien, les voici », lance BHL avant de justifier, « car, ce chœur de Fouquier-Tinville de centre commercial où les Le Pen et autres Mélenchon peuvent très bien se contenter du rôle de seconds ténors, c’est la musique même du populisme ». Pour lui, « ces poseurs de plaintes sont autant de poseurs de bombes placées aux fondements de la République », conclut-il.  

Les plaintes contre le gouvernement

Depuis le début du confinement, à la mi-mars, la Cour de justice de la République, seul organe compétent pour juger les actes du gouvernement, a reçu 71 plaintes contre des ministres en fonction, a révélé le Journal du dimanche (JDD) samedi 23 mai. Celles-ci visent en particulier Édouard Philippe, seul responsable pénal pour l’ensemble des actions du gouvernement, sachant qu’Emmanuel Macron est protégé par une immunité de principe liée à sa fonction, précise Sputnik.

Quelques plaintes visent également Agnès Buzyn et Olivier Véran du ministère de la Santé, d’autres encore concernent, dans une moindre mesure, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Christophe Castaner (Intérieur) et Muriel Pénicaud (Travail). D’autres procédures ont également été recueillies par les parquets territoriaux, précise le JDD.

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