Il y a quelques semaines, le Mali a libéré plus de 200 prisonniers pour obtenir la libération de l’otage française Sophie Pétronin. Depuis, l’Algérie ne décolère pas et dénonce le paiement de rançons par Paris. Par ailleurs, Alger avertit du risque de marche arrière dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Une source sécuritaire algérienne explique au sujet des prisonniers libérés et des terroristes qui se trouvaient parmi eux, dont 14 algériens :
« Certains sont des membres de l’ex-MUJAO [Mouvement pour l’unicité du djihad et de l’Afrique de l’Ouest] et de la katiba [phalange] des Enturbannés. Ils avaient été arrêtés à partir de 2013. »
Et cette libération de terroristes organisée par « des parties étrangères », à savoir la France, a mis en rage l’Algérie.
D’ailleurs, fin octobre, le ministère algérien de la Défense a ainsi publié un communiqué pour annoncer l’arrestation d’un de ces prisonniers libérés à Tlemcen (ouest). Le ministère n’a pas oublié de souligner que « ledit criminel avait rallié les groupes terroristes en 2012 et été libéré début octobre à la suite des négociations menées par des parties étrangères ».
Le ministère algérien affirme également qu’une rançon a été payée par la France pour obtenir Sophie Pétronin. De son côté, le Premier ministre français Jean Castex dément tout paiement de rançon par la France. Même si des sources maliennes évoquent « une rançon de six millions d’euros ».
Le quotidien algérien Ennahar explique :
« Il va de soi que la libération de l’otage française est le fruit d’un accord tripartite entre la France, le Conseil militaire malien et le groupe terroriste auteur de l’enlèvement. Cette entente secrète est perçue à Alger comme un coup de poignard dans le dos des pays de la région qui luttent contre l’extrémisme violent. »
Au regard de ces éléments, pour les forces de sécurité algériennes, il ne fait aucun doute que les Français « jouent avec le feu ».
