L’avocat de la famille de Cédric Chouviat, mort en janvier 2020 après une intervention policière, regrette la décision de ne pas suspendre les policiers mis en examen.
« Je crois qu’il y a une véritable culture du déni dans la police et que cela correspond un peu à une forme de permis de tuer de la part du ministère de l’Intérieur », a déploré Me Arié Alimi, sur Franceinfo , ce vendredi 6 août.
La suspension des quatre policiers mis en cause avait été demandée par les avocats de la famille. Selon les informations de Franceinfo, leur demande a été rejetée.
« C’est comme si la mort d’un homme n’avait pas de conséquence. Comme si le fait d’insulter un père de famille qui subit un simple contrôle routier, quand on est fonctionnaire de police, ne constitue pas une faute. C’est comme si le fait de fracturer le larynx d’un père de famille ne constitue pas une faute », a poursuivi Me Arié Alimi.
« Ne vous inquiétez pas, on vous couvre quoi qu’il arrive »
Avec cette décision, « on dit aux policiers et à l’institution judiciaire : ne vous inquiétez pas, on vous couvre quoi qu’il arrive, même en cas de mort d’homme, et donc cela peut correspondre à la définition d’un permis de tuer de Gérald Darmanin », a-t-il asséné.
Il a crié « j’étouffe » à sept reprises
Beauvau assure par ailleurs que les fonctionnaires mis en cause « n’ont jamais, dans leur carrière, été impliqués dans des faits de violence illégitime ». Mais les avocats rappellent que l’un des policiers avait fait l’objet d’une enquête préliminaire, ouverte en avril 2018, « pour des faits de violences volontaires ». Si le ministère s’engage à « prendre les mesures qui s’imposeront » si des « fautes caractérisées » apparaissaient « à l’issue du procès », les avocats réitèrent de leur côté leur demande de suspension. « Nous attendons mieux », affirment-ils.
Trois des policiers ont été mis en examen en juillet 2020 pour homicide involontaire. Le quatrième a été placé sous le statut de témoin assisté.
