Des députés indépendants dénoncent le déni du Premier ministre sur le génocide à Gaza

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L'ancien leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, prononce un discours lors d'une manifestation contre l'attaque de l'armée israélienne contre les civils déplacés à Al-Mawasi, le 12 septembre 2024 à Londres, Royaume-Uni.

L’ancien leader travailliste, Jeremy Corbyn, ainsi que l’Alliance indépendante des députés, ont adressé deux lettres au Premier ministre Keir Starmer et au procureur général, Lord Hermer, KC, pour contester leur position sur le génocide d’Israël à Gaza.

Ces lettres font suite au récent déni de Keir Starmer, lors des questions au Premier ministre, selon lequel Israël ne commettrait pas de génocide à Gaza. Cette position a été reprise par le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, qui a affirmé que de telles descriptions « minent la gravité de ce terme ».

Dans leur lettre à Keir Starmer, les députés critiquent directement son « déni désinvolte du génocide », affirmant qu’il « minimise de manière flagrante les souffrances des Palestiniens et montre un mépris évident pour le droit international ». Ils rappellent au Premier ministre que la définition légale du génocide met l’accent sur l’intention plutôt que sur le nombre de morts, en citant l’article 2 de la Convention sur le génocide.

« Il est difficile d’éviter la conclusion que votre déni du génocide à Gaza découle du fait que, si vous acceptiez l’ampleur réelle de ce qui se passe, vous admettriez la complicité continue de votre gouvernement dans des crimes contre l’humanité », indique la lettre.

Dans leur lettre à Keir Starmer, les députés demandent spécifiquement si le Premier ministre « a cherché ou reçu des conseils juridiques du procureur général concernant la définition du génocide et son applicabilité à la situation à Gaza ». La lettre exige également de savoir s’il a « reçu d’autres conseils juridiques sur cette question » et quand ces conseils seront rendus publics.

La lettre adressée au procureur général, Lord Hermer, KC, remet en question spécifiquement s’il a donné des conseils juridiques au Premier ministre concernant la définition du génocide et son applicabilité à Gaza. Ils demandent si « le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères ont publiquement contredit les conclusions des rapports de l’ONU et anticipé les décisions des tribunaux internationaux sur cette question ». Israël fait actuellement l’objet d’une enquête de la Cour internationale de justice (CIJ) pour génocide.

Cette intervention intervient alors que plusieurs organismes internationaux ont qualifié l’agression israélienne à Gaza de génocide. Un comité spécial de l’ONU a récemment conclu que « les politiques et pratiques d’Israël pendant la période de rapport sont cohérentes avec les caractéristiques du génocide », y compris « la cible des Palestiniens en tant que groupe » et l’utilisation de la « famine comme arme de guerre ». Les députés rappellent que la CIJ a statué en janvier que les Palestiniens font face à un « risque réel et imminent de préjudice irréparable » à leur droit d’être protégés du génocide.

Les deux lettres exigent de la transparence sur les conseils juridiques reçus concernant la définition du génocide et son application à Gaza. L’Alliance indépendante, qui comprend les députés Adnan Hussain, Ayoub Khan, Iqbal Mohamed, Jeremy Corbyn et Shockat Adam, appelle également à la fin des ventes d’armes britanniques à Israël.

Ce défi parlementaire coïncide avec l’appel du pape François à enquêter sur la question de savoir si Israël commet un génocide à Gaza, ajoutant ainsi à la pression internationale croissante pour la responsabilité face à l’offensive militaire d’Israël, qui a fait 44 000 morts palestiniens, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants.

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