La chaîne de télévision M6 a diffusé dimanche soir un reportage du magazine Zone interdite sur le séparatisme et l’islam radical, et a pris d’entrée la ville de Roubaix en exemple. Ce programme a motivé de très nombreuses réactions.
Guillaume Delbar veut tordre le bras à toute idée de complaisance. « Dans mes fonctions, j’ai été amené quelques mois après mon arrivée à faire fermer une mosquée pour raisons de sécurité. En même temps, j’ai autorisé la construction de deux nouvelles mosquées… et oui, je l’avoue : j’ai même soutenu une association qui venait de faire scission avec une mosquée devenue salafiste. Pourquoi ? Parce qu’elle développait un programme formidable d’aide à la réussite scolaire pour les enfants roubaisiens. Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années. »
Toutefois, concède-t-il, « oui, je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper. Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout. Monter les uns contre les autres n’a jamais mené à rien. Parce que l’amalgame entre musulman, islam, islamisme et terroriste est repris par des populistes qui font naître des sentiments de haine dans un pays inquiet. »
« Dans ce moment où l’invective est plus entendue que la nuance, le ‘Roubaix bashing’ continue, au détriment de ses habitants et de ceux qui agissent sur le terrain », déplore Guillaume Delbar dans un communiqué, assurant que qu’il s’évertue à « construire des ponts plutôt que des murs » entre les habitants. « Roubaix n’est pas une ville facile – 100 000 habitants aux 97 nationalités depuis 2014-, mais elle est riche de toutes ses différences ». Mais « depuis quelques années et plus encore depuis ces dernières semaines crispées sur le thème de l’Immigration, j’ai l’impression dès que l’on parle de l’Islam, notre pays devient fou », fait-il remarquer.