Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a rencontré le grand imam d’Al-Azhar Ahmed al-Tayeb, est venu au Caire tenter d’apaiser la situation avec le monde musulman. Après les récents propos d’Emmanuel Macron, l’imam avait assimilé la position française à un « appel à la haine ».
« Insulter le Prophète ﷺ est complètement inacceptable, nous poursuivrons quiconque manque de respect envers notre Prophète ﷺ devant les tribunaux internationaux », écrit l’institution religieuse sunnite du Caire à l’occasion de la visite de Le Drian.
Dans une déclaration écrite sur la réunion, Tayeb a déclaré qu’il avait souligné que toute insulte contre le Prophèteﷺ était inacceptable.
“Je suis le premier à protester contre la liberté d’expression si cette liberté offense une religion, pas seulement l’Islam”, a-t-il déclaré.
“Nous refusons de qualifier le terrorisme d’islamique”, a-t-il ajouté. “Al-Azhar représente la voix de près de deux milliards de musulmans, et j’ai dit que les terroristes ne nous représentent pas et que nous ne sommes pas responsables de leurs actes.”
« Profond respect pour l’Islam »
Après avoir rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry, Le Drian a déclaré qu’une campagne “anti-française” dans le monde musulman résultait d’une déformation des propos du président français Emmanuel Macron.
“Nous avons un premier principe qui est le plus grand respect de l’Islam”, a déclaré Le Drian aux journalistes. “Je veux également dire que les musulmans font pleinement partie de la société française”, a-t-il ajouté.
“Le deuxième message est que nous sommes confrontés à une menace terroriste, au fanatisme, sur notre sol mais aussi ailleurs, et cette bataille est une bataille commune.”
Les relations sont au beau fixe entre Paris et Le Caire, où Jean-Yves Le Drian effectue sa 19e visite ministérielle depuis 2012. Le ministre s’y est d’abord rendu comme ministre de la Défense, puis neuf fois comme chef de la diplomatie française.
M. Le Drian doit ensuite se rendre au Maroc, où il s’entretiendra lundi avec plusieurs hauts responsables du royaume.