Les remarques cinglantes du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi sur la situation en Libye ont ajouté une nouvelle dimension à la crise actuelle, rapporte l’agence Anadolu.
Le mois dernier, Sissi a déclaré que les bases aériennes libyennes de Syrte et d’al-Jufra étaient une «ligne rouge» et qu’il armerait les tribus libyennes de son pays pour combattre dans les rangs du chef de guerre basé en Libye orientale, Khalifa Haftar.
Il a également suggéré que le Caire pourrait lancer des «missions militaires extérieures» en Libye «si nécessaire», en disant que «toute intervention directe en Libye est déjà devenue légitime au niveau international».
Des plans ont été faits pour installer des tribus bédouines d’origine libyenne, qui vivent dans le nord-ouest de l’Égypte, en Libye et pour augmenter la densité de population dans l’est du pays.
Cependant, les hostilités historiques entre tribus d’origine libyenne montrent qu’il est peu probable que le plan de Sissi soit mis en œuvre.
Présidence à vie ?
Un député égyptien a demandé que Abdel Fattah Al-Sissi soit nommé président à vie, selon Masrawy. Le membre de la Chambre des représentants, Badawi Abdul Latif, a prononcé un discours au parlement mardi dans lequel il a déclaré qu’Al-Sissi avait joué un rôle majeur depuis son accession à la présidence et qu’il avait accompli des progrès remarquables, révèle le Memo.
Latif a également salué le rôle de l’armée égyptienne qui figure parmi les dix premiers au monde.
Depuis qu’Al-Sissi a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire en 2013, il a toujours cherché à consolider le pouvoir, aidé par un parlement dominé par des politiciens fidèles au général.
En 2019, il a été annoncé que la Constitution égyptienne serait amendée pour permettre à Al-Sissi de rester en fonction jusqu’en 2030, après que les autorités ont affirmé qu’un référendum leur avait accordé 89% de soutien.
Les amendements ont également consolidé le contrôle d’Al-Sissi sur le système judiciaire et ont donné aux militaires un rôle plus important dans la politique.
En avril, Sissi a publié un décret étendant l’état d’urgence à travers le pays en raison de la situation sanitaire, après l’épidémie de virus dans le pays.
Le Parlement a approuvé des mesures à la loi d’urgence qui ont attribué au président 18 nouveaux pouvoirs prétendument pour faire face à la pandémie mais qui ont en fait élargi ses pouvoirs pour choisir et nommer le parquet militaire pour enquêter sur les crimes.
En vertu des nouveaux amendements, Al-Sissi pourrait restreindre les réunions publiques, les célébrations et les manifestations.
Il y a environ 60 000 prisonniers politiques en Égypte qui sont systématiquement torturés et privés de soins de santé, une grave escalade des violations des droits de l’homme qui a eu lieu sous l’administration Sissi.
Un grand nombre de condamnations à mort ont été prononcées lors de procès de masse.
L’idée qu’Al-Sissi reste président à vie alors que les violations des droits de l’homme continuent de s’intensifier sera extrêmement préoccupante pour des milliers de personnes.