Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a annoncé la nouvelle trajectoire que prendra la formation des imams en France afin de « libérer l’Islam en France des influences étrangères » , jugeant que certaines se font d’une manière visible et assumée.
Alors que jusqu’ici, la France “organise la formation des imams dans des pays étrangers et celle des psalmodieurs que nous faisions venir de manière régulière”, d’ici à quatre ans ce système d’imams détachés sera terminé et ce sera la France qui se chargera de cette tâche.
« C’est la Turquie, le Maroc et l’Algérie qui fournissaient ces imams et ces psalmodieurs. Nous avons décidé de mettre fin à ce système de manière totalement apaisée avec les pays d’origine » , a-t-il affirmé.
Deuxième volet sur lequel le président français s’est attardé, c’est le financement de l’Islam en France. « Nous savons d’où viennent les financements. Ils sont venus très régulièrement d’Arabie Saoudite, du Qatar, de Turquie, et sont venus plus marginalement du Maroc et d’Algérie » , a-t-il expliqué en citant les noms des pays par ordre.
« Quand je dis ça, je ne stigmatise aucun Etat, certains Etats à des moments ont mené des politiques de prosélytisme (en France). J’ai eu un dialogue depuis le premier jour avec mes homologues de ces pays pour leur demander de le cesser », a ajouté M. Macron.
« Un Islam des Lumières »
Plus largement, Emmanuel Macron a développé tout au long de son discours son souhait de voir se développer un « Islam des Lumières », compatible avec la République et la laïcité, et débarrassé des influences étrangères. Le travail confié au CFCM sur la formation et la certification d’imams français, doit ainsi venir compenser la suppression des « imams détachés », ces 300 imams envoyés en France par le Maroc, l’Algérie et la Turquie. Une mesure déjà annoncée en février et confirmée par le président, qui compte « détacher le lien de l’islam consulaire ».