Le chef de l’État a rencontré mardi 11 février durant deux heures les députés de la majorité pour tenter d’apaiser les tensions. Il a délivré un message d' »unité et responsabilité » et les assurés de son « soutien indéfectible ».
Emmanuel Macron a reçu mardi soir à l’Élysée les députés de sa majorité, blessés par l’épisode du congé pour deuil d’enfant, et en butte au retour d’une hostilité parfois violente sur le terrain, sur fond de réforme des retraites.
Quelques heures avant le discours du président, un parlementaire LaREM de premier plan réitérait son profond agacement vis-à-vis de ses collègues « amateurs« :
« On ne fait pas de politique. Il faut qu’on arrête de se laisser marcher sur les pieds. Nos intentions sont bonnes, mais il y a une forme de candeur qui ne peut pas accoucher d’un corpus idéologique. »
Ce à quoi, Emmanuel Macron a ironisé : « Si les professionnels, ce sont ceux qu’on a virés (sic) il y a deux ans et demi, et que les amateurs c’est vous, alors soyez fiers d’être amateurs ! »
Emmanuel Macron ne bat pas en « retraite »
Les députés ont de leur côté profité de la réunion de mardi soir pour poser à Emmanuel Macron de multiples questions, surtout sur les retraites. Le président a en retour semblé les appeler à la discipline :
« Vous catalysez la violence. De manière inqualifiable, injuste et disproportionnée. Avec les retraites, tout ressort. Tous les ressentiments sont en train de ressortir, ça tombe sur nous. Parce que l’on a agité la société », a-t-il dit. « On ne peut pas se laisser enfoncer », « il faut être fiers d’être des amateurs quand on voit les résultats qu’ont obtenus les soi-disant professionnels de la politique », a-t-il ironisé, alors que le projet de loi fait l’objet de vives oppositions.
Il les a exhortés à « vendre cette réforme qui est une réforme de justice. Il faut l’améliorer sur des droits familiaux notamment », « il n’y a pas de justice si la réforme n’est pas équilibrée puisqu’elle se paie sur le dos des générations futures ». « Il faut finir les retraites avant l’été. C’est faux de dire qu’il faut encore du débat. Ça dure depuis deux ans », a-t-il argué.