Les députés se sont déchirés dans l’hémicycle autour d’une question : faut-il allonger de cinq à douze jours le congé légal accordé pour le décès d’un enfant mineur ?
Les députés de la majorité ont rejeté un amendement de l’opposition qui proposait d’allonger de 5 à 12 jours le congé légal accordé pour le décès d’un enfant mineur. Une décision qui suscite l’incompréhension.
« Un congé de 12 jours semble de nature à se reconstituer quelque peu, si cela est possible »
Guy Bricout présentera ce jeudi une PPL pour allonger le congé de deuil à 12 jours pour le décès d’un enfant mineur#NicheUDIAgir #DirectAN pic.twitter.com/TLqYKRT6wb
— Députés UDI, Agir et Indépendants (@DeputesUDIAgir) January 28, 2020
L’octroi de 12 jours de congés n’a été rejeté que par 40 voix contre 38, au terme d’un débat qui s’est rapidement envenimé. Rallonger le congé pour deuil d’un salarié suite à la mort d’un enfant, c’est non pour le gouvernement et la majorité.
Les députés LREM ont rejeté hier un amendement de Guy Bricout, député du Nord (UDI-Agir), qui proposait de faire passer de 5 à 12 jours le congé légal donné à un salarié pour faire le deuil de son enfant mineur.
Colère de l’opposition
Un député (de droite) propose d’allonger de 5 à 12 jours le congé des parents lorsqu’ils perdent un enfant. Sur le sujet je pensais qu’il n’y aurait pas de FI, pas de LR, de Modem, pas de En Marche. Et que nous dit la ministre? « Ca va pénaliser les entreprises. » La honte sur eux. pic.twitter.com/2ZQAkZpO9H
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) January 30, 2020
5 jours, c’est « cruellement insuffisant« pour « reprendre pied suite à la mort de son enfant« , expliquait Guy Bricout pour défendre son texte devant les députés.
« On parle de la tragédie des tragédies », « douze jours, je pensais que ça passerait comme une lettre à la poste« , tonnait l’insoumis François Ruffin. Le député de la Somme ne cachait pas sa consternation à l’issue du débat sur le congé de deuil accordés aux parents ayant perdu un enfant.
Le don de RTT adopté pour faciliter le deuil
D’autres ont expliqué que les députés LREM auraient pu proposer que l’Etat se substitue aux entreprises, de faire fonctionner la solidarité nationale, en vain. A la place, la députée du Var, Sereine Mauborgne (LREM) a proposé un autre amendement qui a fini par être adopté permettant le don de jours de RTT à des collègues en cas de décès d’enfant.
.@murielpenicaud: La perte d’un #enfant est ce qu’il y a de plus terrible, que rien ne peut réparer. 5 ou 12 jours ne permettent pas de compenser le traumatisme, mais permettre la #solidarité par le don de RTT est très important #PPLCongéDeuil #DirectAN pic.twitter.com/fPXaVtz2Aj
— Sereine Mauborgne (@SereineEnMarche) January 30, 2020
Le délai actuel permet généralement de régler les formalités administratives et les obsèques, mais rarement plus. A deux reprises, il a donc tenté de déposer sa proposition, en Commission des affaires sociales et dans l’Hémicycle. Un allongement comme d’autres pays l’ont déjà fait, l’Angleterre (15 jours) ou la Suède (10 jours).