En plein conseil, un élu de Colombes lâche- «on n’est pas au bled» en s'adressant aux opposant d’origine maghrébine

Le climat anti-musulman a donner à une grande majorité de citoyens, jusque-là bien silencieuse, de se lâcher et de donner libre cours à leurs sentiments les plus abjectes.
Il n’est plus rare d’entendre les politiciens se faire les porte-drapeaux des racistes les plus acharnés, ce qui fût un temps dénoncé est aujourd’hui accepté voire encouragé.

Entre les moqueries contre une Danièle Oboni comparée à un singe et à une esclave, les propos haineux et racistes ont pris une ampleur démesurée. Oui, nous assistons à une libération de la parole raciste et les attentats n’ont été que le prétexte pour dévoiler au grand jour ce qui a soigneusement été dissimulé durant des décennies.
Une situation qui tend à se normaliser et que nous finissons par accepter, comment faire autrement lorsque nos propres élus contribuent largement à instaurer ce climat de haine et de suspicion.

Il y a quelques annés donc pourquoi s’étonner lorsque lors d’un conseil municipal à Colombes dans les Hauts-de-Seine, deux conseillers municipaux, l’un appartenant au parti PCF, Aïssa Ben Brahim et le second un élu LR, Jean Lorrain se disputent ? Jusque-là rien de nouveau à l’horizon.

Pour envenimer les choses, des manifestants de l’école Simon-Veil protestent au sein de l’assemblée contre la mauvaise isolation acoustique de leur bâtiment, rapporte Le Parisien. Le bruit est tellement fort que la séance est suspendue.

C’est durant l’interruption que les deux conseillers municipaux se querellent, lorsque soudain Jean Lorrain (LR) lance : « On n’est pas au bled ici ! » une remarque dirigée à l’encontre des perturbateurs dans leur grande majorité d’origine maghrébine.

L’indignation est à son comble côté opposition, l’ancien maire (PS), Philippe Sarre dénonce des propos « racistes » et exige une nouvelle suspension de séance.

A la reprise du conseil, Yahia Bouchouicha (PCF) enjoint à la maire (LR) Nicole Goueta « garante de la bonne tenue des élus » de sommer son conseiller municipal de présenter « ses excuses » et d’éviter ainsi le départ anticipé des membres de l’opposition.
Celle-ci occupée au moment de l’altercation, refuse de se soumettre sous prétexte que « l’échange n’a pas été enregistré », qu’elle « n’étais pas là » et donc elle « ne peux pas lui demander de présenter ses excuses pour quelque chose » qu’elle n’a « pas entendu »; a-t-elle justifié.

Encouragé par ce soutien inespéré, Jean Lorrain n’hésite pas à tirer un peu plus sur la corde: « ce n’est pas une insulte ! » ose-t-il prétendre.
Face à tant de mauvaise foi, les élus de l’opposition préfèrent quitter la salle du conseil sans attendre la fin des délibérés.

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