[Frappes US en Syrie] L’ambassadeur de Bolivie à l’ONU attaque ouvertement les Etats-Unis

Les réactions ne se sont pas fait attendre après l’attaque américaine sur une base aérienne de Shayrat en Syrie en représailles aux bombardements chimiques de la ville de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier.
Les avis sont partagés entre ceux qui applaudissent des deux mains l’initiative américaine et ceux qui accusent l’oncle Sam de manipuler une fois de plus l’opinion publique.

Lors d’un débat houleux dans l’enceinte du Conseil de sécurité de l’ONU, réunit suite à l’attaque américaine, l’ambassadeur bolivien auprès des Nations Unies, Sacha Llorenti n’a pas caché son scepticisme quant aux réelles intentions américaines.
Selon lui, il ne s’agit là que d’un prétexte fallacieux pour suggérer la présence d’armes chimiques dans le pays. Un épisode qui rappelle à Sacha Llorenti celui où l’ex-secrétaire d’Etat américain Colin Powell brandissait son petit flacon de poudre blanche, prétendant qu’il s’agissait de la preuve irréfutable que Bagdad possédait des armes de destruction massive.
L’ambassadeur bolivien a poussé le vice jusqu’à présenter la photo de Powell brandissant sa fiole.
« Il faut absolument qu’on se rappelle ces images qui viennent précisément de cette salle, où nous sommes aujourd’hui : on nous a assuré qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak, et que c’était le motif de l’invasion, qui a causé un million de morts et entraîné toute une série d’atrocités dans la région », a déclaré le diplomate.

Il a aussi cité le Président bolivien Evo Morales qui a estimé que la soi-disant présence d’armes chimiques en Syrie n’est qu’une « excuse pour une intervention militaire » tout en accusant Washington de se « moquer du droit international ».
En 2003, Washington et Londres affirmaient à l’unisson que l’Irak de Saddam Hussein détenait d’importants stocks d’armes de destruction massive, aujourd’hui les USA tentent de renverser Bashar al-Assad comme ils l’ont fait avec feu Saddam.
Un projet soutenu par les «va-t-en-guerre» habituels, mais dont les USA auront cette fois le plus grand mal à défendre les tenants et aboutissants, car aujourd’hui il existe un précédent.
Le représentant russe, Vladimir Safronkov a lui aussi dénoncé une « violation grave du droit international » reprochant aux USA de « renforcer le terrorisme international ». « Vous avez peur d’une enquête indépendante » pour déterminer l’origine des substances chimiques dans la ville de Khan Cheikhoun en Syrie, a-t-il lancé.
Pour le diplomate russe, l’attaque américaine ne vise qu’à « détourner l’attention des nombreuses victimes civiles des opérations unilatérales en Irak et en Syrie ».

Les interventions russe et bolivienne lors du Conseil de sécurité n’ont pas été commentées par les médias traditionnels, on se demande bien pourquoi ?

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