Israël et les États-Unis ont discuté d’un accord qui permettrait aux États-Unis de reconnaître la souveraineté marocaine au Sahara occidental et le Maroc prendrait des mesures pour normaliser les relations avec Israël, selon des sources israéliennes et américaines.
Ce serait un accomplissement diplomatique majeur pour le roi du Maroc, Mohammed VI, et un coup de pouce pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu – qui obtiendrait une visite publique de haut niveau au Maroc – en des temps politiques périlleux.
Cela pourrait également faire avancer l’objectif de l’administration Trump de rapprocher Israël et les États arabes.
Les contacts entre Netanyahu et les Marocains ont commencé à s’intensifier après une rencontre secrète avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita en marge de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2018.
Cette réunion est le résultat d’une chaîne de communication établie entre Nasser Bourita et le conseiller à la sécurité nationale de Netanyahu, Meir Ben-Shabbat, avec l’aide de l’homme d’affaires Yariv Elbaz.
Yariv Elbaz, un juif marocain, est l’un des principaux détaillants alimentaires au Maroc et un proche associé de Jared Kushner.
En mai 2019, Elbaz a rencontré Kushner au Maroc et l’a emmené, ainsi que toute l’équipe de la Maison Blanche, pour une visite de l’ancien cimetière juif de Casablanca.
Selon des sources israéliennes, Meir Ben-Shabbat voulait utiliser les relations étroites d’Israël avec l’administration Trump pour réaliser une percée avec le Maroc.
Il a approché des responsables de l’administration Trump et a proposé aux États-Unis de soutenir la position marocaine sur une question sensible de sécurité nationale – l’occupation marocaine du Sahara occidental.
La proposition d’un accord trilatéral a également été transmise aux Marocains, ont déclaré des responsables israéliens.
Netanyahu a tenté de faire avancer l’accord avant les élections israéliennes d’avril 2019, mais il a été suspendu lorsque les détails de la visite de Ben-Shabbat au Maroc ont été divulgués à la presse arabe.
Il a de nouveau tenté avant les élections de septembre 2019, mais le conseiller à la sécurité nationale de l’époque, John Bolton, farouche opposant à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, a tué l’idée.
La question a refait surface en novembre, avant la visite du secrétaire d’État Pompeo au Maroc. Rien n’en est sorti pendant que Pompeo était à Rabat.