Parmi les atrocités perpétuées contre les musulmans à travers le monde, celles subies par la minorité rohingya restent de loin les pires.
Viols, massacres de masse, destructions rien ne leur est épargné par l’armée birmane. Les nombreux témoignages de rescapés, d’associations humanitaires et les vidéos de ces abominations prouvent de manière irréfutable qu’un génocide grandeur nature a actuellement lieu en Birmanie.
Pourtant le monde entier semble s’accommoder de la situation ou feint d’en ignorer l’ampleur.
L’ONU a tout de même tiré la sonnette d’alarme vendredi à Genève en rapportant que « de possibles crimes contre l’humanité » ont été commis contre les Rohingyas musulmans. Qu’il s’agit de violations « sans précédent » contre des enfants âgés parfois de huit mois assassinés de sang froid par l’armée.
Un constat accablant qui est l’aboutissement de plusieurs mois d’enquêtes menées par l’ONU auprès de centaines de réfugiés qui ont fui l’Etat de Rakhine pour le Bangladesh.
Ces personnes ont assisté à des exécutions et ont au moins l’un des membres de leur famille tué selon le rapport de l’organisation.
Les femmes sont les principales victimes des soldats birmans, elles subissent des viols et autres abus sexuels, les enfants sont tués devant leurs parents.
« Cette cruauté dévastatrice » est « insoutenable », estime le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Zeid Raad al-Hussein. Le rapport dénonce une recrudescence des violences.
Les Rohingyas restés chez eux ont été brûlés vifs dans leurs maisons, des villages entiers appartenant aux musulmans ont été décimés par le régime birman, mosquées, magasins, écoles, marchés, habitations, terres, récoltes tout est rasé par les soldats.
Selon plusieurs témoignages, « l’armée a mis délibérément le feu à des maisons avec des familles à l’intérieur », indique le rapport.
Ceux qui tentent de fuir sont exécutés et les blessés n’ont pas accès aux soins. Ces discriminations existent depuis des décennies dans l’Etat de Rakhine sans que personne ne s’en offusque.
M. Zeid Raad al-Hussein exhorte la communauté internationale à réagir en imposant au régime birman de mettre fin au génocide contre les musulmans. Selon lui les responsables de ces atrocités « doivent rendre des comptes » et arrêter d’en nier l’existence.
Malgré le refus birman d’autoriser l’accès de l’Etat de Rakhine à l’ONU, le Haut-Commissaire a mené des investigations le long de la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie. A ce jour plus de 70.000 personnes se sont exilées pour fuir les violences.