Le ministre des Affaires étrangères de la Jordanie, Ayman Al-Safadi, a déclaré que son pays est prêt à aider la Syrie à se reconstruire, après avoir rencontré le nouveau dirigeant de facto syrien Ahmed Al-Sharaa à Damas lundi. Cette rencontre marque le contact le plus haut niveau établi par un État arabe avec la nouvelle administration syrienne, selon Reuters.
Le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Mohammed Al-Khulaifi, est également arrivé à Damas lundi pour des discussions. Il a voyagé à bord du premier vol de Qatar Airways à atterrir dans la capitale syrienne depuis l’éviction de l’ancien président Bachar Al-Assad, a déclaré un porte-parole du ministère qatari sur les réseaux sociaux.
Ces réunions élargissent les contacts diplomatiques avec la nouvelle administration, mise en place après que Hay’at Tahrir Al-Sham (HTS), dirigée par Ahmed Al-Sharaa – également connu sous le nom de guerre d’Abou Mohammad Al-Julani – a mené une offensive décisive ayant renversé Assad après plus de 13 ans de guerre civile.
La fin du règne d’Assad a bouleversé la géopolitique du Moyen-Orient, portant un coup dur à son allié l’Iran et ouvrant la voie à d’autres États pour établir de nouveaux liens avec un pays situé au carrefour de la région. La Turquie, qui a longtemps soutenu l’opposition syrienne, a été le premier État régional à envoyer son ministre des Affaires étrangères à Damas.
Ahmed Al-Sharaa, vêtu d’un costume-cravate lors de sa rencontre avec le ministre jordanien, a déclaré vouloir se concentrer sur la reconstruction et le développement économique, tout en affirmant ne pas être intéressé par de nouveaux conflits. Ayman Al-Safadi a ajouté que la Jordanie est prête à apporter son soutien aux efforts de reconstruction et à la stabilisation du pays, un enjeu clé pour la sécurité jordanienne en raison de leur frontière commune.
Les discussions ont également porté sur la coopération contre la contrebande de drogue et d’armes, un problème persistant sous Assad, et sur la lutte contre la menace (Daesh), qui reste une préoccupation commune.
Aucune déclaration immédiate n’a été publiée par le côté syrien concernant cette rencontre.