Dans un rapport publié jeudi dernier, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU s’est dit très inquiet concernant la situation en Libye. Il a fait part de ses craintes concernant l’émergence d’une guerre civile si rien n’est fait « à court terme » pour mettre fin aux conflit qui oppose Fayez al-Sarraj à Khalifa Haftar :

Si rien n’est fait à court terme, il est hautement probable que le conflit actuel dégénère en guerre civile

Guterres a également appelé les parties adverses « à cesser toutes hostilités et à revenir au dialogue politique » :
« Si rien n’est fait à court terme, il est hautement probable que le conflit actuel dégénère en guerre civile », souligne Antonio Guterres, en appelant « les factions en guerre à cesser toutes les hostilités et à revenir au dialogue politique ».

J’exhorte toutes les parties à cesser d’employer des armes explosives, y compris au cours des raids et des pilonnages aériens, dans des zones d’habitation, du fait qu’elles risquent de frapper sans discrimination

D’après les rapports de l’ONU, les hostilités aux alentours de Tripoli engagées début avril par le maréchal Haftar pour prendre la capitale à al-Sarraj ont fait un millier de morts et contraints 120 000 personnes à quitter leur maison. Afin de mettre un terme à ce conflit via une solution politique, le secrétaire général de l’ONU a souligné la nécessité du « soutien entier et unanime de la communauté internationale », avant d’ajouter :

Je suis préoccupé par la présence de combattants étrangers et de mercenaires recrutés par les parties au conflit en Libye et par l’afflux d’armes dans le pays

Au sujet de « l’afflux d’armes », Guterres a demandé de respecter l’embargo sur les armements en vigueur depuis 2011.

L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé a, quant à lui, accordé récemment un entretien au journal Le Monde dans lequel il s’est exprimé à ce sujet mettant en cause des « interférences extérieures » :

Lorsque je me plains de cette situation au Conseil de sécurité, je n’y retrouve pas le minimum d’unité nécessaire pour sanctionner ces comportements, qui contredisent à la fois la souveraineté du pays et les résolutions de l’ONU le concernant. Ces interférences […] encouragent les parties belligérantes à l’intérieur de la Libye à poursuivre le combat au lieu de l’arrêter

Rappelons que les deux factions rivales sont chacune soutenues par des forces étrangères : al-Sarraj est soutenu par la Turquie et le Qatar tandis que Haftar est soutenu par l’Egypte, les Emirats arabes unis avec un appui politique américain, russe et même français.

Outre ses craintes liées à une potentielle guerre civile, Antonio Guterres a réclamé dans son rapport la libération des réfugiés et des migrants :

Les migrants doivent bénéficier d’un abri sûr jusqu’à ce que leur demande d’asile soit traitée ou qu’ils reçoivent une aide pour un rapatriement sûr, afin d’être réunis avec leur famille

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