Dans une interview accordée au 360, le président de la commune d’Azemmour, Zakaria Semlali, a annoncé que le jumelage de la ville d’Azemmour et de Kyriat Yam, au nord de la ville de Haïfa, sera prochainement officialisé. Explications.
L’une des plus anciennes villes du Maroc est en train d’être jumelée avec une ville israélienne, une première depuis la reprise des relations entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël.
« Nous sommes en discussion avec des amis israéliens pour ce jumelage depuis plusieurs semaines. Kyriat Yam est une ville côtière de 40 à 50 000 habitants, située près de Haïfa. Les papiers sont prêts, il ne manque que les signatures », annonce Zakaria Semlali, le président de la commune d’Azemmour.
Au début du siècle dernier, cette ville marocaine abritait une importante communauté juive dans le quartier mellah de l’ancienne médina. Dans les années 1960, la plupart des Juifs marocains de la ville d’Azemmour ont quitté le Maroc pour Israël, laissant derrière eux leurs maisons et leurs entreprises.
« Aujourd’hui, j’ai été agréablement surpris de rencontrer Luna, qui est venue d’Israël pour chercher la maison de ses parents. Nous avons fait des recherches sur les propriétés des Marocains de confession juive qui sont allés en Israël et ailleurs, afin qu’ils puissent revenir retrouver la maison de leurs parents et grands-parents. Nous avons travaillé avec la communauté juive de Casablanca, qui est présidée par Serge Berdugo, nous avons reçu une série de documents et nous avançons à un bon rythme. Comme vous pouvez le voir, Luna est venue seule, et a pu trouver la maison de ses parents. Comme elle, j’appelle toutes les personnes en Israël ou ailleurs à venir retrouver la maison de leurs parents ou grands-parents », témoigne Zakaria Semlali.
Vestige de cette époque, le cimetière juif, d’une superficie de 4 hectares, témoigne de l’importance en nombre de la communauté juive qui résidait dans la ville d’Azemmour. C’est dans ce cimetière que le grand-père de Luna, venu d’Israël pour retrouver la maison de ses ancêtres, est enterré.
« S’il y a quelqu’un qui a une maison à Azemmour, qui est juif, il peut venir chercher la maison, la belle vie, c’est à Azemmour. J’ai retrouvé la tombe de mon grand-père et la maison, je suis contente », confie Luna.
Avec ce jumelage, le président du conseil municipal entend réhabiliter la richesse du patrimoine de la ville et redonner à Azemmour son caractère de ville ouverte, où les religions et les habitants cohabitent en toute quiétude.