La police et la gendarmerie, ont désormais le feu vert pour ficher les opinions politiques, appartenances syndicales et données de santé.
Une décision qui risque d’attiser les réactions. La police et la gendarmerie pourront ficher les opinions politiques, appartenances syndicales et données de santé au nom de la sûreté de l’État, a déclaré lundi le Conseil d’État, rejetant les requêtes de syndicats qui dénonçaient la « dangerosité » de ces fichiers.
Selon la plus haute juridiction administrative les trois décrets contestés, qui élargissent les possibilités de fichage, ne portaient pas une atteinte disproportionnée à la liberté d’opinion, de conscience et de religion ou à la liberté syndicale.
Plusieurs organisations syndicales dont la CGT, FO ou la FSU, mais aussi le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, classés à gauche, avait saisi en référé (procédure d’urgence) le Conseil d’État dénonçant le« spectre du Big brother en 2021″.
Les décrets, publiés le 4 décembre après un avis favorable du Conseil d’État, autorisent policiers et gendarmes à faire mention des « opinions politiques », des« convictions philosophiques et religieuses »,et de« l’appartenance syndicale »de leurs cibles, contrairement aux précédents textes qui se limitaient à recenser des« activités ».En effet, les identifiants, les photos ainsi que les commentaires postés sur les réseaux sociaux y seront aussi listés, à cela s’ajoute, les troubles psychologiques et psychiatriques « révélant une dangerosité particulière », comme le relate LCI. Outre les personnes physiques, les « personnes morales », telles que les associations, sont également visées.Le décret n’a pas pour but de « créer un délit d’opinion »Auparavant réduits aux hooligans et aux manifestants violents, ces fichiers recenseront à l’avenir, également les données des personnes soupçonnées d’activités terroristes ou susceptibles « de porter atteinte à l’intégrité du territoire ou des institutions de la République », une notion qui reste « floue » selon les opposants.En réponse à l’agitation à gauche et parmi les défenseurs des libertés, Darmanin a à plusieurs reprises réfuté toute volonté de « créer un délit d’opinion » ou une surveillance de masse. L’attaque des décrets devant le Conseil d’État est intervenue dans un contexte d’accusations répétées de dérive autoritaire du gouvernement – notamment avec les restrictions imposées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et la proposition de loi Sécurité globale.En 2008, le fichier nommé « Edvige », qui prévoyait notamment de dénombrer des personnes exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique, avait provoqué un esclandre tel ,qu’il avait été retiré.
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