Une nouvelle coopération militaire entre Moscou et Alger approfondit encore les relations entre les deux pays. La Russie et l’Algérie doivent mener des exercices antiterroristes conjoints à la frontière avec le Maroc, au moment où la Russie organise une invasion militaire de l’Ukraine. L’agence de presse russe RT a annoncé que ces « manœuvres » sont prévues pour novembre de cette année.
Ces exercices ne sont cependant pas les premiers exercices conjoints entre Moscou et Alger. Les exercices inauguraux ont eu lieu en octobre dernier dans la région d’Ossétie du Nord dans le but d’accroître l’efficacité des deux armées, ainsi que d’optimiser l’état de préparation de leurs organes de direction pour poursuivre la coopération conjointe dans la lutte contre le terrorisme, indique Al Atayar.
« La première conférence de planification s’est tenue dans la ville russe de Vladikavkaz, la capitale de la République d’Ossétie, pour préparer les manœuvres antiterroristes conjointes russo-algériennes prévues pour novembre de cette année », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Selon le Kremlin, les nouvelles manœuvres seront effectuées à la base de Hammaguir, située dans la province algérienne de Béchar, près de la frontière avec le Maroc et à 700 kilomètres de Melilla. Selon le communiqué, les deux armées auraient coordonné le choix du site d’exercice et l’organisation de la logistique.
Ils ont également ajouté que ces manœuvres consisteront en des mouvements tactiques pour « rechercher, détecter et détruire les groupes armés illégaux ». Ils ont également déclaré que 80 soldats russes participeront à l’exercice, ainsi que des unités des forces armées algériennes, égyptiennes, kazakhes et pakistanaises.
Le fait que la province de Béchar ait été choisie comme décor n’est pas anodin. La Russie tente toujours d’étendre son influence en Afrique du Nord pour tenter de renforcer sa présence sur le continent. Cela coïncide avec la présence de mercenaires wagnériens dans des pays comme le Mali, la Libye, le Mozambique et la République centrafricaine.
De plus, les velléités expansionnistes de l’Algérie dans la région se heurtent de plein fouet aux intérêts du Maroc. Dans ce contexte, les deux pays rivalisent pour être les puissances les plus influentes du nord du continent, ce dont la Russie est consciente et qui sert de prélude au renforcement de sa domination.
L’Algérie et la Russie, principaux fournisseurs de gaz
Les relations entre la Russie et l’Algérie continuent de se développer au milieu de l’invasion russe de l’Ukraine. Cette semaine, Moscou a accueilli une rencontre entre le directeur général algérien de la documentation et de la sécurité extérieure, Noureddine Makri, et le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolai Patrushev, l’une des personnalités les plus influentes du Kremlin.
De même, Patrushev a tenu une série de réunions avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le jour même où il aurait reçu le président de l’Assemblée populaire nationale algérienne, Brahim Broughali. La rencontre entre les deux représentants aurait renforcé le partenariat « stratégique » et « profond » entre les deux pays, et abordé les questions liées à la crise énergétique que traverse actuellement l’Europe à la suite du conflit ukrainien.
A cet égard, Moscou continue de fournir du gaz aux pays européens fortement dépendants du gaz russe, notamment ceux qui font partie de la région de l’Europe de l’Est. Dans le même ordre d’idées, l’Algérie, pays riche en hydrocarbures, est l’un des principaux fournisseurs de gaz de pays comme l’Espagne et l’Italie. Cependant, la crise en Ukraine et les récentes démarches de Pedro Sánchez reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ont conduit à un refroidissement des relations commerciales avec Alger, bien que le gouvernement espagnol maintienne que les relations avec Alger sont « stratégiques, prioritaires et fiables ».
A cet égard, l’Algérie a déjà annoncé qu’elle maintiendrait équitablement les prix du gaz pour tous ses clients, à l’exception de l’Espagne. Cependant, il n’a pas encore annoncé officiellement quels seront les prix fixés pour l’Espagne, ni comment cette situation affectera son approvisionnement.