C’est la bérézina pour l’ex-Premier ministre français, Manuel Valls. Après une chute vertigineuse dans les sondages en France, Valls avait espéré remettre le pied à l’étrier dans son pays natal.
Il est donc parti briguer la mairie de la capitale catalane, imaginant que son passé de ministre jouerait en sa faveur. Mais en mai dernier, il ne récolte que 11.9% des suffrages. Des résultats décevants mais pas si surprenants, puisque les sondages réalisés en Catalogne, annonçait déjà sa débâcle politique.
En plus de susciter peu ou pas d’intérêt dans son pays, son attitude au lendemain des élections n’a pas été du goût de son parti.
Il a soutenu la maire sortante de Barcelone, Ada Colau, d’obédience marxiste-léniniste, dans l’espoir de faire échec aux indépendantistes de gauche. Une trahison que l’ex-ministre paie très cher, puisqu’il a été éjecté manu militari du parti, la droite libérale espagnole.
«Ciudadanos», le parti pour lequel Valls a quitté la France, l’a finalement exclu. Une exclusion exigé par le président du parti lui-même, Albert Ribera et approuvée par son bureau exécutif ce 17 juin.
Nous avons décidé de nous séparer de Manuel Valls (…). La décision est immédiate et a été communiquée à l’ancien Premier ministre français, a déclaré Ines Arrimadas, une dirigeante de Ciudadanos.
Son soutien à la maire sortante a déclenché la colère de son parti, car il a permis de barrer la route à Ernest Maragall, membre de la Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), vainqueur des élections municipales, le 26 mai.
En clair, Valls l’a joué perso en trahissant Ciudadanos, ennemi de Mme Colau. Sans le vote de l’ancien premier ministre français, c’est l’indépendantiste de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), Ernest Maragall, qui aurait été investi maire de Barcelone.
Plus de 2 000 indépendantistes catalans attendaient la sortie de Mme Colau sur la place Sant Jaume à Barcelone. Une sortie ponctuée d’insultes, de jets d’œufs et même de bouteilles au cri de «traîtresse» . Valls a quant à lui été reçu aux cris de « fasciste» et de « sale Français ».