Le président Abdelmadjid Tebboune a signé un décret (n° 23-195 du 21 mai 2023) rétablissant un couplet anti-français dans l’hymne national de l’Algérie. «Qassaman», nom de l’hymne algérien, redevient à nouveau le seul hymne au monde à citer, sous le ton du défi et de la haine, le nom d’un autre pays en ces termes :
«Ô France! Le temps des palabres est révolu.
Nous l’avons clos comme on ferme un livre.
Ô France! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi!
Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra.
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra.
Soyez-en témoin! Soyez-en témoin! Soyez-en témoin!»
Le troisième couplet de l’hymne composé en prison, pendant la guerre de libération nationale, par le poète algérien Moufdi Zakaria, évoque nommément la France coloniale en lui demandant de se préparer à recevoir la réponse des Algériens.
La version complète de « Qassaman » sera exécutée, selon le nouveau texte, dans ces cinq couplets, lors des « commémorations officielles en présence du président de la République », alors que dans l’ancien décret, elle était prévue uniquement lors des « congrès du parti (FLN, à l’époque parti unique) et l’investiture du président de la République ».
Malgré ce rejet, le couplet a disparu des manuels scolaires pendant de longues années. Il a fallu attendre la fin des années 1990 et le début des années 2000 pour le voir rétabli dans les livres scolaires.