L’Allemagne a mis en garde Israël, lundi, contre toute remise en question du droit des Palestiniens à exister à Gaza, rapporte l’agence Anadolu.
« Nous avons clairement indiqué qu’il ne devait pas y avoir de colonisation (israélienne) de Gaza ni d’expulsion depuis Gaza, et cela reste valable », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, aux journalistes en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
« Et si, en ce qui concerne Gaza, le droit des Palestiniens à exister ou le droit international est remis en question, cela aura bien sûr des conséquences sur la position européenne », a-t-elle souligné.
Annalena Baerbock a critiqué Israël à nouveau pour ne pas avoir permis l’entrée d’une aide humanitaire suffisante dans Gaza, dévastée par la guerre.
« La situation là-bas est dramatique. La souffrance des habitants, en particulier des enfants à Gaza, est indescriptible. Il n’y a aucune excuse pour que l’aide humanitaire ne puisse pas entrer à Gaza », a-t-elle déclaré, insistant de nouveau sur le fait que « l’aide humanitaire est fermement ancrée dans le droit international ».
L’Allemagne a à plusieurs reprises qualifié la situation humanitaire à Gaza de « dramatique », appelant Israël à améliorer les conditions dans l’enclave assiégée depuis le début de la guerre avec le Hamas le 7 octobre 2023.
Selon les dernières estimations de l’UNRWA, près de 2 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de Gaza, où la population souffre d’une pénurie généralisée de nourriture, d’eau et de médicaments.
Dans le nord de Gaza, une offensive renouvelée et un siège renforcé depuis un mois ont conduit à des conditions catastrophiques, environ 100 000 personnes étant complètement privées d’aide humanitaire.
En octobre, Israël a réduit à seulement 30 le nombre quotidien de camions d’aide humanitaire autorisés à entrer dans Gaza, selon le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
« C’est le chiffre le plus bas depuis longtemps, ramenant l’assistance au niveau du début de la guerre », a déclaré Lazzarini sur X.
Depuis le début du conflit, Israël maintient une fermeture stricte des points de passage de Gaza, limitant les biens essentiels et imposant de sévères restrictions à l’aide humanitaire, créant des conditions de vie très difficiles.
Lazzarini a souligné que ces 30 camions quotidiens « ne peuvent pas répondre aux besoins de plus de 2 millions de personnes, dont beaucoup sont affamées, malades et dans des conditions désespérées ».
Il a noté que ces camions « ne représentent que 6 % des fournitures (commerciales et humanitaires) autorisées à entrer dans Gaza avant la guerre ».
Israël poursuit une offensive dévastatrice sur Gaza depuis une attaque menée par le Hamas l’année dernière, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Plus de 43 900 personnes ont été tuées depuis, principalement des femmes et des enfants, et environ 103 898 autres blessées, selon les autorités sanitaires locales.
Israël fait également face à une affaire de génocide devant la Cour internationale de justice pour ses actions à Gaza.