Le Royaume d’Arabie Saoudite prend actuellement de gros risques financiers en achetant des actifs européens et américains. Et ce, à l’heure où ses gains pétroliers diminuent à cause de la guerre des prix.
C’est ce que vient de révéler le Financial Times. Ainsi, le journal précise que les réserves d’or et de devises ont baissé de plus de 40 milliards en seulement deux mois. Cette opération a pour objectif de compenser les pertes effectives des bénéfices tirés de l’exploitation pétrolière.
D’ailleurs, le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, vient de confirmer que ces 40 milliards de dollars des réserves de change ont été transférés vers le fonds d’investissement saoudien PIF. Ce fonds a pour rôle d’acheter des actifs en Europe et aux États-Unis.
De plus, le ministre saoudien a précisé que ce transfert de fonds au montant si élevé était tout à fait « exceptionnel ». Pourtant, le transfert consistant à utiliser ses réserves d’or et de devises pour investir à l’étranger est plutôt controversé. Car le risque est grand.
Auparavant, l’Arabie Saoudite se limitait aux investissements plutôt sûrs, comme l’achat de titres du gouvernement américain. Des choix d’investissement bien différents des risques financiers actuels. Car depuis janvier 2020, la politique d’investissement saoudienne a radicalement changé. Ce sont des milliards et des milliards de dollars qui sont désormais investis dans Total, Boeing ou encore Disney et Facebook.
De plus, le ministre des Finances Al-Jadaan a annoncé de futurs autres risques financiers :
« Dans les mois à venir, il faut s’attendre à d’autres investissements du PIF. »
Mais d’autres mesures en parallèle prises par le gouvernement sont moins rassurantes. Tout d’abord, le déficit budgétaire a contraint le Royaume à augmenter les emprunts. De plus, il prend régulièrement de nouvelles mesures d’austérité. Enfin, le projet de certains projets publics ont été pour l’instant suspendus.