Le coronavirus a fait 60 fois plus de morts en Israël qu’en Palestine

La pandémie a révélé certaines faiblesses structurelles d’Israël, où le nombre de morts du coronavirus est soixante fois supérieur à celui des territoires palestiniens.

Benjamin Netanyahu se vante sur tous les tons son bilan dans la lutte contre le coronavirus, avec 266 morts au 15 mai en Israël pour une population de près de neuf millions d’habitants, soit un nombre de décès proportionnellement douze fois moins élevé qu’en France. C’est cependant oublier qu’Israël ne se trouve pas en Europe, mais au Moyen-Orient, où tous ses voisins arabes ont des bilans humains très sensiblement moins élevés. La comparaison avec le nombre de morts palestiniens (4 morts en Cisjordanie pour plus de trois millions d’habitants et aucun décès à Gaza pour environ deux millions), malgré la faiblesse du système de santé dans ces territoires, est accablante pour Israël. A défaut de pouvoir expliquer un tel différentiel, force est de constater que la crise sanitaire a révélé la profondeur de certains problèmes structurels de l’Etat hébreu, analyse Jean-Pierre Filiu pour Le Monde.

L’évaluation de la maladie a été « exagérée »

Le ministre de la Santé sortant, Yaakov Litzman, qui a démissionné de ses fonctions avec la prestation de serment du nouveau gouvernement, a accusé dimanche son ancien directeur général d’avoir réagi de manière excessive pour endiguer l’épidémie de coronavirus.

M. Litzman, lui-même testé positif au coronavirus au début du mois d’avril, avait été fustigé pour avoir « sciemment méprisé les directives de son propre ministère, en ne respectant pas les règles de distanciation sociale ».

Ses critiques dimanche ont été essentiellement dirigées vers son ancien directeur général, Moshe Bar Siman-Tov, qui a également démissionné mardi dernier.

« Je pense qu’on a créé la panique… quand [Bar Siman-Tov] a évoqué des dizaines de milliers morts, j’ai contesté ces chiffres lors de la réunion du cabinet, en sa présence et celle des autres ministres, et exprimé mon désaccord avec cette évaluation. C’était exagéré », a déclaré M. Litzman lors d’une interview à la chaîne publique Kan.

« Mais cela n’a rien changé. Le Premier ministre a répondu aux craintes du directeur, et a géré la crise en conséquence », a poursuivi M. Litzman, précisant néanmoins qu’il n’avait aucun reproche à faire au chef du gouvernement, « car dans l’ensemble la situation est excellente », précise i24.

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