Comme cela s’est produit auparavant, Israël a transformé une catastrophe en une opportunité de mener à bien ses plans pendant que les médias du monde regardent dans l’autre sens. Les rivaux politiques de premier plan Benjamin Netanyahu et Benny Gantz vont voler 30% supplémentaires de la Palestine historique, détruisant une fois pour toutes toute perspective réaliste d’une solution à deux États.
Le nouveau gouvernement israélien affirme que son seul objectif pour les six prochains mois sera la lutte contre Covid-19… en plus de prendre plus de terres palestiniennes, bien sûr. Quoi qu’il se passe d’autre et exigeant son attention, Israël peut toujours trouver le temps et les ressources pour «traiter la Palestine» et son peuple à sa manière, brutale.
Le chroniqueur du Washington Post, Jackson Diehl, est l’un des rares journalistes à Capitol Hill à voir au-delà de la pandémie et des bouffonneries folles de Trump. Dans un article d’opinion cette semaine, il a déclaré qu’à partir du 1er juillet, Netanyahu « sera autorisé à demander à son cabinet ou au parlement de voter sur l’annexion par Israël de plus de 30% de la Cisjordanie, où la majorité des candidats La population de l’État palestinien vit. »
Il n’y a qu’une seule condition, a souligné Diehl: «Netanyahu doit agir en« accord total avec les États-Unis ». En d’autres termes, Trump aura le pouvoir de décider si son allié israélien peut procéder à un vote qu’il gagnerait très probablement et qui changerait à jamais le caractère d’Israël. »
Une telle décision modifierait à jamais le caractère de la Palestine et de son peuple. Pendant des années sous Netanyahu, Israël a continué à voler des terres palestiniennes et à construire des colonies juives illégales à la vue du monde et des médias. De nombreuses condamnations prononcées par l’ONU n’ont eu aucun effet; Israël les a simplement ignorés et a agi en toute impunité.
Aucun autre pays au monde n’a accumulé autant de violations des résolutions de l’ONU qu’Israël, mais cette dernière décision va au-delà du comportement apparemment acceptable de l’État voyou. L’annexion de la Cisjordanie occupée se fera sans aucune consultation avec les Palestiniens; ils doivent le prendre ou le laisser.
Le soi-disant «accord du siècle» de Trump a été vendu au monde comme un «plan de paix», et pourtant il donne le feu vert à Israël pour procéder à l’annexion. Il aura alors volé et colonisé tellement de terres que ce qui reste pour la «Palestine» ne sera plus viable en tant qu’Etat indépendant. Comme tous les plans du président américain, rien ne prouve qu’une grande partie de la planification stratégique ait été intégrée à son accord, si ce n’est qu’elle doit bénéficier à tout prix à Israël.
Les Palestiniens se retrouveront avec une poignée de cantons non contigus entourés d’Israël, mais qui s’en soucie vraiment? Le monde est préoccupé par la crise du virus, bien que la Turquie soit une exception notable. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, a déclaré dans un communiqué écrit d’Ankara que la Turquie condamne le projet d’Israël d’annexer la Cisjordanie occupée, la décrivant comme un «état d’esprit extrêmement dangereux visant à extorquer» les terres palestiniennes occupées. «Nous pensons que de telles mesures graves, qui porteraient atteinte au droit international et porteraient atteinte à la conscience commune de l’humanité, ne seraient acceptées ni soutenues par aucun membre de la communauté internationale ayant le sens de la justice et des responsabilités.»
Le Hamas, bien sûr, est indigné par le plan d’annexion. La colère du mouvement n’a pas été aidée par les propos du secrétaire d’État américain Mike Pompeo montrant la même ignorance imprudente que son patron Trump lorsqu’il a déclaré vendredi qu’il soutenait l’annexion de parties de la Cisjordanie.
« La position américaine sur l’annexion de la Cisjordanie est illégale et non conforme au droit international », a déclaré à l’agence Anadolu, le responsable des médias du Hamas, Raafat Murra. «Il néglige les droits historiques du peuple palestinien et ignore la question palestinienne.»
Dans leur soif de plus de terres et de pouvoir, le Grand Israël a toujours été le but ultime du sionisme. Quiconque pense qu’il s’arrêtera au Jourdain doit réfléchir à nouveau. Nous sommes en effet à l’aube d’un moment historique de l’histoire de l’idéologie raciste qui sous-tend le colonialisme et l’expansion israéliens. Les Palestiniens sont les victimes aujourd’hui, mais le peuple libanais, syrien, jordanien et saoudien devrait s’inquiéter de savoir qui seront les victimes du colonialisme israélien demain.