Les rumeurs viennent après que le Maroc ait décidé de ne pas commenter le récent accord de normalisation entre les Émirats arabes unis et Israël.
Le Maroc pourrait être le prochain pays arabophone à normaliser ses relations diplomatiques avec Israël, selon un article publié par le Washington Post vendredi 14 août.
Citant des responsables du département d’État américain, le chroniqueur du Washington Post, David Ignatius, a déclaré que le Maroc, Oman et Bahreïn étaient de bons candidats à la normalisation avec Israël.
Ignace a fait cette annonce après que le conseiller principal du président américain, Jared Kushner, ait fait allusion à la possibilité pour les pays du monde arabe de normaliser bientôt leurs relations avec Israël.
Commentant l’accord EAU-Israël pour normaliser les relations, Kushner a déclaré qu’il servirait de «brise-glace» pour que d’autres pays arabophones prennent des mesures similaires.
Kushner n’a pas précisé les pays qui pourraient être les prochains, mais Ignace a affirmé que le Maroc, Oman et Bahreïn sont les candidats les plus forts.
Le président américain Donald Trump a annoncé les «accords d’Abraham» entre les Émirats arabes unis et Israël le jeudi 13 août.
Selon l’accord, les EAU et Israël établiront des relations diplomatiques et échangeront des ambassadeurs. L’accord fait des Émirats arabes unis le troisième pays arabophone à reconnaître officiellement Israël après l’Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
La normalisation a provoqué des réponses diverses dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. L’Égypte, Oman et Bahreïn ont publiquement exprimé leur soutien à l’accord entre les Émirats arabes unis et Israël.
Pendant ce temps, la Palestine, l’Iran et la Turquie ont critiqué l’accord, le rejetant comme une «trahison» à la cause palestinienne.
D’autres pays de la région, dont le Maroc, n’ont publié aucune déclaration officielle concernant l’accord «historique», tel que qualifié par les Émirats arabes unis et Israël.
Des rumeurs récurrentes
Les rumeurs de normalisation entre le Maroc et Israël sont similaires à celles qui ont circulé dans les médias internationaux au début de 2020.
En février, un rapport «exclusif» du média américain Axios a déclaré qu’Israël poussait l’administration Trump à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. En échange, le Maroc normaliserait ses relations diplomatiques avec Israël.
Dans le rapport, Axios a déclaré que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu espérait des relations diplomatiques plus ouvertes avec Rabat.
Le Maroc, cependant, n’a ni nié ni confirmé les rumeurs. Les déclarations officielles du royaume ont continué de promettre un soutien à la cause palestinienne.
Les rumeurs de normalisation Maroc-Israël sont survenues une semaine après que le président Trump a dévoilé son prétendu «accord du siècle» pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Le plan confirme l’occupation par Israël de la Cisjordanie et le statut de Jérusalem en tant que capitale israélienne, laissant aux Palestiniens une capitale à la périphérie de la ville sainte.
L’autorité palestinienne a rejeté le plan parce qu’il «contredit les principes fondamentaux du droit international et les droits palestiniens inaliénables».
Le ministère marocain des Affaires étrangères a publié une déclaration à la suite de la présentation de Trump, exprimant sa gratitude aux États-Unis pour leurs efforts pour mettre fin au conflit.
Interrogé sur la déclaration au parlement, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré que «toute initiative [de paix] est positive, mais elle n’enlève pas les droits légitimes des Palestiniens».
« Le Royaume apprécie les efforts de paix déployés par l’administration du président américain Donald Trump qui a parlé pour la première fois d’une solution à deux États », a déclaré le FM.
Bourita, cependant, a refusé de commenter les rumeurs sur l’accord tripartite non fondé entre le Maroc, Israël et les États-Unis, laissant beaucoup de place aux spéculations.
Traditionnellement, le Maroc nie ou confirme les nouvelles concernant les rumeurs liées à la politique et à la diplomatie. Cependant, le silence du pays en ce qui concerne les spéculations sur un accord Maroc-Israël pourrait être un indicateur de la possibilité d’un accord.
