Le préfet de la Seine-Saint-Denis a retiré à l’association musulmane qui gère la mosquée de Noisy-le-Grand, son caractère cultuel, pour « trouble à l’ordre public », selon les informations de l’Agence France Presse (AFP). Le président de l’association dénonce « un coup de pression« et attaque la décision en justice.
Le @Prefet93 a décidé de punir des musulmans suite à un poste Facebook du président de la mosquée noisy le grand qui avait dénoncé la violente perquisition du RAID dont j’ai été victime.
Cette décision interdit aux musulmans d’avoir une expression, une opinion.C’est grave ! pic.twitter.com/kTpzBUGC1Q
— Idriss Sihamedi (@IdrissSihamedi) July 16, 2021
« Le dossier est vide », confie à l’AFP Enis Chabchoub, président de l’association des Musulmans de Noisy-le-Grand. Fin janvier, il a appris par courrier l’intention du préfet de la Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, d’abroger le rescrit administratif de l’association délivré moins de deux ans plus tôt. Ce document permet de bénéficier du statut d’association cultuelle, régie par la loi de 1905, ce qui facilite, entre autres, l’édition de reçus fiscaux en échange des dons défiscalisés des fidèles, précise France Bleu.
L’association des Musulmans de Noisy-le-Grand, a saisi le tribunal administratif de Montreuil pour contester les faits, mais sa requête a été rejetée le 30 juin dernier. Dans son jugement consulté par l’AFP, le tribunal a estimé que les messages écrits par le président, sur son compte Facebook personnel, « ont clairement pour objet d’affirmer, sur un ton polémique, l’existence d’une discrimination systémique envers la communauté musulmane cautionnée par les pouvoirs publics, et singulièrement par les services de justice et de police ».
[Communiqué] La vérité sur la mosquée de Noisy-le-Grand: l’association ira en appel pour contester la sanction politique infligée par le Préfet du 93. Je représenterai l’association. pic.twitter.com/DTHTXTVS2F
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) July 16, 2021
Selon Enis Chabchoub, ses publications dénonçaient alors l’intervention des policiers du RAID lors d’une perquisition dans les locaux de BarakaCity. « Ils ont pris une publication et lui ont fait dire ce qu’ils voulaient », dit-il.