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Le Président tunisien Kaïs Saïed a décidé d’effectuer ce dimanche 2 février sa première sortie internationale à Alger et discutera crise en Libye, sécurité, économie avec son président Algérien Abdelmadjid Tebboune.

La première réelle sortie internationale de Kaïs Saïed l’avait amené à Mascate pour les funérailles du Sultan Qabus Bin Said le 12 janvier dernier.

Le président tunisien se rendra à Alger ce dimanche

Les présidents algérien et tunisien se rencontreront à Alger, signe encore une fois de la fraternité et des relations ultra stables entre des deux pays du Maghreb. Déjà à l’époque des présidents Bouteflika et Essebsi, la délégation tunisienne s’était rendue à de nombreuses reprises en Algérie. Kaïs Saïed s’était même engagé à se rendre en Algérie pour sa première visite officielle à l’étranger.

Autre preuve du lien fort entre les deux pays, la semaine dernière, le président tunisien a rendu hommage à Djamila Bouhired, une des figures emblématiques de la révolution algérienne et du Hirak qui dure depuis maintenant près d’un an.

Crise en Libye, antiterrorisme et économie

La situation de crise en Libye sera évidemment au menu des discussions entre les deux présidents. Ce sera également l’occasion pour les deux dirigeants d’évoquer la question de la coopération dans la lutte antiterroriste.

Nadia Mesghouni, analyste et experte à l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), interviewée par Sputnik a déclaré :

La situation en Libye est très préoccupante et il est donc important que les voisins que sont l’Algérie et la Tunisie parlent d’une seule voix. Les deux pays doivent montrer qu’ils réagissent de façon autonome et solidaire, c’est une question essentielle dans le traitement de la question libyenne. Cela est également valable pour les questions sécuritaires pour lesquelles les notions de partenariat et de coordination sont très importantes. Je n’ai pas les détails sur la composition du staff qui accompagnera le Président Saïed, mais je pense que le chef d’état-major de l’armée tunisienne devrait également faire le voyage à Alger

Le dossier Libyen d’une importance capitale pour la Tunisie

Exclue du sommet de Berlin sur la Libye, la Tunisie est pourtant le pays qui est le plus impacté par la crise régionale. Le président défunt Béji Caïd Essebsi avait d’ailleurs initié la Déclaration de Tunis, union entre la Tunisie, l’Algérie et l’Égypte pour une résolution politique en Libye.

La résolution du conflit passera notamment par une discussion sur le sujet entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed. Vont-ils relancer ensemble l’Union du Maghreb arabe (UMA) ? Ce serait une initiative intéressante afin de répondre aux différentes crises qui secouent la région.

Cependant Nadia Mesghouni reste sceptique :

Le Président Saïed me semble impliqué dans une démarche de construction de l’UMA. À mon avis, il tente de trouver le moyen de défricher la voie pour que ce projet se concrétise. L’Algérie, la Tunisie et le Maroc connaissent une certaine stabilité mais ces pays sont confrontés à des crises politiques et à des problèmes socioéconomiques. Cependant, le contexte ne me semble pas propice pour mettre sur la table la question de la relance de l’UMA car les efforts doivent être concentrés sur le règlement de la crise libyenne. Pour ce qui est du dossier du Sahara occidental, je pense que le Président tunisien évitera de prendre des initiatives qui gêneront la partie marocaine. Kaïs Saïed souhaite garder de bonnes relations avec l’Algérie et avec le Maroc

Le président tunisien discutera également économie avec son homologue

Les relations économiques entre l’Algérie et la Tunisie seront également à l’ordre du jour ce dimanche. La frontière Algéro-Tunisienne est le seul lien terrestre permettant à l’Algérie de faire des échanges commerciaux. Toutes les autres frontières terrestres sont soit fermées soit impraticables.

Smaïl Lalmas, économiste et président de l’association Algérie Conseil Export, explique :

Selon les statistiques douanières, la balance commerciale entre les deux pays est positive pour l’Algérie. Les produits exportés vers la Tunisie sont essentiellement des hydrocarbures et des produits alimentaires. Mais dans les études, on a tendance à oublier les trois millions de touristes algériens qui se rendent en Tunisie ainsi que les grandes quantités de produits exportés via le marché noir. Un accord de libre-échange a été signé en 2010, il prévoit la levée des barrières tarifaires. Mais en 2015, des entreprises algériennes ont été confrontées par l’imposition d’une taxe intérieure de consommation. Cette taxe avait été imposée par le gouvernement tunisien consécutivement aux fortes pressions exercées par des lobbys de l’industrie agroalimentaire. Il est donc nécessaire de mettre en place des mécanismes de régulation des échanges entre les deux pays

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